Prostitution: "on ne fait de mal à personne", dit un client

Sandra, prostituée depuis 23 ans, n'est pas d'accord avec la proposition de Maud Olivier; qui consiste à pénaliser les clients de prostituées. - -
Yannis est marié, il a une quarantaine d’années. Le bois de Boulogne, il s’y rend plusieurs fois par semaine pour des rapports tarifés avec des prostituées. Parfois, il s'y rend en tenue de travail, lui qui est employé dans le secteur de l’informatique.
Avec la future proposition de loi que veut déposer Maud Olivier, une députée socialiste qui souhaite pénaliser les clients des prostituées, il risque 1.500 euros d’amende et, en cas de récidive, 6 mois de prison. Mais cela ne l’effraie pas. "J'ai pris l'habitude de venir. Je fais trois passes par semaine, je paie à chaque fois. Je ne fais de mal à personne", se défend Yannis.
La députée "rate sa cible"
Sandra est prostituée depuis 23 ans, dans une fourgonnette garée près de la route. Elle travaille à son compte, et accuse la députée qui signe la proposition de loi de rater sa cible. Même si le projet de Maud Olivier comprend l'abrogation du délit de racolahe des prostituées.
"Elle croit que demain tout le monde va aller à l’église parce qu’on a décidé qu’on ne vient plus voir les prostituées?", s'exclame Sandra, amère. Elle craint notamment que la pénalisation des clients entraîne des viols.
Pour Sandra, c'est à la prostitution forcée qu'il faut s'attaquer. Elle est d'ailleurs parfois visible dans le bois de Boulogne. Certaines jeunes filles que l'on y croise n’ont visiblement qu’une quinzaine d’années.