Privés de papiers, des légionnaires se battent pour vivre en France

Une carte de séjour de dix ans est normalement octroyée à quiconque a servi dans une unité combattante ou passé trois ans dans la Légion étrangère. - -
Ils ont porté l'uniforme français et défendu les intérêts du pays, ils se battent désormais pour obtenir le droit de vivre en France. D'anciens légionnaires de nationalité étrangère se retrouvent aujourd'hui privés de papiers. Une carte de séjour de dix ans est octroyée à quiconque a servi dans une unité combattante ou passé trois ans dans la Légion étrangère. Seule condition : obtenir un certificat de bonne conduite délivré par leur hiérarchie à l'issue de leur service. Un certificat qui est délivré de façon "arbitraire et sans fondement", selon l'association de défense des droits des militaires. Du coup, chaque année, entre 5 et 10% des légionnaires n'obtiennent pas le document. Ce qu’on leur reproche ? Parfois seulement des retards, quelques bagarres ou une absence injustifiée…
"C'est à la bonne volonté de la hiérarchie"
"Un légionnaire arrive en France et pendant toute la durée de son engagement, il n’a pas de papiers. Par la suite ça fait des gens qui n’ont aucuns droits à faire valoir", explique sur RMC l’avocate Aïda Moumni, qui a défendu une quinzaine de ces ex légionnaires qui ne peuvent pas obtenir de carte de séjour. "Le problème, c’est qu’il n’y a pas de vrais critères pour délivrer le certificat de bonne conduite, donc c’est à la bonne volonté de la hiérarchie", regrette-t-elle.
Pas de papiers malgré "une conduite courageuse en Afghanistan"
Le Colonel Jacques Bessy, président de l'association de défense des droits des militaires, donne l’exemple de "ce légionnaire qui a été cité à l’ordre du régiment en Afghanistan pour avoir eu une conduite courageuse au feu contre des insurgés, et qui se retrouve avec un refus de certificat de bonne conduite parce qu’il avait contracté un prêt de 10.000 euros". "Un prêt qu’il remboursait régulièrement, sauf que cette façon de faire est contraire aux règles de la Légion étrangère. Mais est-ce que cette’’ faute disciplinaire’’ entache sa capacité à s’insérer dans la société française ? Je ne crois pas", estime-t-il.