Pour l'avocat des parents, "Vincent Lambert n'est ni malade, ni en fin de vie"

La justice a donné raison aux parents de Vincent Lambert qui demandaient le rétablissement des traitements de leur fils, quadragénaire tétraplégique. Les traitements reprennent, au moins jusqu'à ce que la CIDPH (convention internationale des droits des handicapés) se prononce sur le fond de ce dossier.
La loi Leonetti "s'applique aux personnes malades ou en fin de vie"
"Ca signifie qu'on va enfin pouvoir aborder la question qui fâche", a déclaré l'avocat des parents, Me Jean Paillot, "celle de savoir s'il est légitime d'arrêter les traitements d'une personne handicapée pour la seule raison qu'elle est handicapée, parce que c'est très exactement ce qui se passe avec Vincent Lambert".
L'argument de l'avocat est que les lois Leonetti et Claeys-Leonetti, qui encadrent les droits en faveur des personnes en fin de vie, s'appliquent aux personnes malades ou en fin de vie, non à une personne handicapée. "Vincent n'est ni malade, ni en fin de vie" a martelé l'avocat.
"On n'est pas dans une situation d'obstination"
L'arrêt des traitements de Vincent Lambert a été validée à plusieurs reprises, notamment en raison de l'article 1 de la loi Leonetti, disant que le maintien des traitements pouvait dans certains cas constituer "une obstination déraisonnable".
"On n'est pas dans une situation d'obstination", répète, de son côté, Me Paillot.
Dès 2014 le Conseil d'État, saisi par les parents, avait déjà donné son feu vert à l'arrêt des soins de Vincent Lambert, à la suite d'une expertise confiée à un collège d'experts. Celle-ci avait jugé que l'état végétatif de Vincent Lambert était "irréversible".