"Plus que fière de ma fille": les organes de Capucine, morte à 19 ans, ont sauvé sept malades

En février 2024, Capucine, jeune élève infirmière, mourrait à la suite d'une crise d'asthme. Après un arrêt cardiaque et l'impossibilité de la réanimer, vient alors la vertigineuse question du don d'organes. Grâce à Capucine et sa famille, sept personnes ont pu être sauvées.

Anne-Sophie Level, maman de trois enfants et originaire du département de la Somme (Hauts-de-France), a fait du don d'organes son combat. En 2024, rapporte France 3 Hauts-de-France, sa fille aînée Capucine, alors âgée de 19 ans, décède des suites d'une crise d'asthme sévère. Ce jour-là, Capucine fêtait la fin de ses partiels.

La jeune femme, qui rêvait de devenir infirmière, avait fait savoir à ses proches peu de temps avant sa mort qu'elle souhaitait donner ses organes si quelque chose venait à lui arriver. Un choix qui a pu être difficile à concevoir pour des parents face au décès et au deuil, mais qui aura pourtant permis de sauver sept autres personnes.

Un sujet encore tabou

Aujourd'hui, Anne-Sophie Level se sent pleinement investie de la mission de sensibilisation au don d'organes. Et ce n'est pas chose facile, car qui dit don d'organes, dit mort. Un sujet tabou pour beaucoup, d'autant plus lorsque le donneur est jeune. C'était le cas de Capucine.

"La prévention permet de vivre et de montrer à mes enfants que c'est important de s'impliquer parce qu'encore une fois, la vie vaut la peine d'être vécue. Pour moi, c'est essentiel", précise la mère de famille à nos confrères de France Télévision.

Un temps réticente à l'idée qu'un soignant prélève les organes de sa fille, Anne-Sophie Level s'opposait à ce que ses yeux, par exemple, puissent être touchés. C'est en discutant longuement avec un infirmier coordinateur, que les parents de Capucine ont ainsi pu comprendre que les prélèvements ne seraient pas visibles et que seules les cornées (en surface de l'œil) seraient manquantes: "Juste l'équivalent d'une lentille", détaille Anne-Sophie dans son interview.

Dans le cas de Capucine, la procédure de prélèvement a pris plus de temps en raison de la rareté du groupe sanguin de la jeune femme. Deux jours, contre un habituellement.

Dernièrement, la famille Level a bénéficié d'un retour détaillé de la part des soignants coordinateurs sur la santé des receveurs et dont la vie a changé grâce aux dons de Capucine. Les sept personnes sont en bonne santé. Une immense fierté pour Anne-Sophie Level. "Je suis plus que fière de ma fille parce qu'elle a aidé à vivre. Je pense qu'on lui a transmis de belles valeurs et qu'elle a su en jouer."

Camille Dubuffet