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Plastique à usage unique: trois déchets sur quatre retrouvés sur les plages sont interdits à la vente

Cette photo prise à Marseille, dans le sud de la France, montre des morceaux de plastique sur la plage le 27 octobre 2020.

Cette photo prise à Marseille, dans le sud de la France, montre des morceaux de plastique sur la plage le 27 octobre 2020. - NICOLAS TUCAT / AFP

Selon un récent rapport, la législation européenne peine à être pleinement appliquée, notamment par manque de contrôle réel des interdictions de vente.

Un premier bilan. Cotons-tiges, pailles, assiettes en plastique... Trois déchets plastiques sur quatre ramassés sur les plages françaises, espagnoles, italiennes ou grecques sont à usage unique, selon un rapport publié ce jeudi.

Pourtant, ils sont interdits à la vente depuis deux ans. En 2019, l'Union européenne a adopté une législation contre ces plastiques à usage unique et laissait aux États membres jusqu'à juillet 2021 pour la mettre en œuvre.

"Les pratiques ont commencé très fortement à changer: dans les cafés et les restaurants on voit moins beaucoup moins de pailles ou de touillettes plastiques", décrit auprès de BFMTV Pascal Canfin, auteur du rapport.

"Néanmoins, il en reste encore alors que nous sommes quatre ans après l'adoption de cette loi, il est normal de passer à une phase de contrôles et de sanctions", déplore celui qui est également eurodéputé Renaissance.

L'Italie, le mauvais élève

Sur les quatre pays analysés dans l'étude, trois ont correctement transposé la directive, voire ont été plus loin que ce qui était prévu par le texte européen. Un seul, l'Italie, "a très mal transposé le texte en le vidant en grande partie de son contenu", déplore Pascal Canfin.

"C'est un pays qui refuse politiquement de manière totalement assumée de jouer le jeu collectif et d'appliquer les règles que nous nous sommes fixées", poursuit-il.

Toutefois, même dans les trois autres États membres, "le véritable enjeu désormais est celui de l’application de la Directive dans les faits", écrit le rapport publié ce jeudi.

Peu de contrôles, pas de sanctions

Par exemple, en France, le cadre légal est "l'un des plus ambitieux d’Europe" mais peine à être appliqué "en raison d'un manque de moyens des autorités administratives et d'un manque de formation des forces de police sur le sujet".

"Il n'y pas de raisons que ceux qui ne jouent pas le jeu de la lutte contre la pollution plastique restent dans une forme d'impunité", affirme Pascal Canfin.

Dans l'Hexagone, les premiers contrôles, réalisés par la DGCCRE, sont menés depuis le 1er juillet, mais aucune sanction n'a été prononcée à ce jour.

"Au-delà de la responsabilité politique, c'est aussi une responsabilité citoyenne", lance Pascal Canfin, invitant tout ceux qui se voient donner "une paille ou une touillette en plastique dans un café" à rappeler au commerçant que c'est interdit voire à "signaler ce comportement illégal".

En effet, depuis 2021, il existe une plateforme permettant de signaler aux autorités la commercialisation de produits interdits. Pascal Canfin regrette néanmoins qu'il n'y ait pas de rubrique spécifique dédiée aux plastiques à usage unique. "Ce n'est pas toujours facile de faire valoir son rôle de citoyen", conclut l'eurodéputé.

Salomé Robles