Paris: un nouveau centre d'hébergement pour les réfugiés, un "sas" avant l'insertion

Un campement de migrants à Saint-Denis. - BFM Paris
Avoir un toit sur la tête, mais aussi prendre des cours de français et trouver un emploi: c'est le pari d'un nouveau centre dédié aux réfugiés à Paris, fraîchement inauguré et conçu comme "une dernière étape avant l'insertion".
A quelques mètres du périphérique, dans le sud-est parisien, 34 personnes ayant déjà obtenu l'asile en France sont logées depuis le 10 octobre dans ce centre d'accueil et d'insertion des réfugiés (Cair), le premier du genre, niché dans un hangar industriel aménagé.
A terme, 200 réfugiés doivent être hébergés pour six mois (renouvelables une fois), pendant lesquels ils bénéficieront d'un suivi personnalisé, d'une aide pour trouver un logement, de cours de français et de mises en relation avec des entreprises.
"Dernière étape avant l'insertion"
"Ils ont besoin d'un coup de main supplémentaire", résume le préfet de la région Ile-de-France Michel Cadot auprès de l'AFP lors d'une visite, rappelant que 10 à 15% des migrants qui vivent dans des campements insalubres en région parisienne sont des réfugiés.
"C'est une dernière étape avant l'insertion, pour des personnes aux parcours difficiles. On constate que beaucoup de réfugiés, qui ont donc obtenu l'asile, restent dans les hébergements dédiés aux nouveaux arrivants, avec un engorgement qui contribue à laisser de nombreuses personnes à la rue", poursuit Michel Cadot.
Prévu comme un "lieu de passage" pour quelques mois seulement, ce centre doit "apporter rapidement une solution de logement, d'accompagnement vers l'emploi et un renforcement en langue", explique-t-il.
Sortir les réfugiés de la rue
Pour l'instant, les travaux nécessaires n'ont pas encore commencé pour que les cours de français soient dispensés sur place. Les personnes hébergées dans des box aménagés avec un lit, un placard et une table basse, doivent donc aller dans un autre accueil de jour parisien géré par l'association Aurore, opérateur de ce Cair.
"Ici, on propose un service minimum pour des réfugiés statutaires qui travaillent mais qui sont connus de nos structures, prioritairement pour sortir ces gens de la rue", souligne Eric Pliez, directeur général de l'association.
Réuni avec d'autres réfugiés autour d'un saladier rempli de chips, Ali, un Soudanais de 27 ans, raconte dans un français impeccable s'être résolu à travailler à l'aéroport de Roissy, même s'il espère grâce aux cours de français pouvoir reprendre un jour les études de droit qu'il a abandonnées dans son pays. Pour l'instant, "je dois me réveiller à 3 heures pour aller travailler", dit-il. "Mais au moins, j'ai un endroit pour dormir."