Outre-Mer: que signifie la tradition de la remise du collier de fleurs?

Emmanuel Macron à la Mayotte. - Samuel BOSCHER / AFP
A son arrivée à Mayotte, puis à la Réunion, mardi et mercredi respectivement, le président de la République s'est vu offrir un collier à fleurs. Cette tradition, observée au débarquement des visiteurs en général et pas seulement à l'égard des plus hauts personnages de l'Etat, est très présente dans les territoire d'Outre-Mer. Si la tournée d'Emmanuel Macron s'effectue cette semaine dans l'Océan indien, cette coutume est plus souvent associée au Pacifique.
Un parfum
Wallis-et-Futuna et la Polynésie, en particulier, se sont fait une spécialité de ces accueils floraux. La signification de ce geste, répandu et très ancré historiquement, paraît parfois s'estomper dans l'anonymat de l'habitude. En août dernier cependant, la chaîne La Première, affiliée à France Télévisions, interrogeait une habitante de Wallis et confectionneuse des colliers traditionnels de l'île, les colliers de Kakala.
"C’est quelque chose que nous tenons de nos ancêtres. En grandissant, j’ai toujours compris que le collier était pour nous un parfum. A l’époque, il n’y avait pas encore de parfumerie. Et les anciens utilisaient les fruits et les fleurs du pays pour se parfumer. Et puis, les colliers se font encore pour les événements marquants d’une vie, aux grands rassemblements et pour la messe aussi", répondait l'intéressée.
Ces colliers consistent en un ensemble de fleurs, de graines mais aussi de bolduc.
Les déplacements fleuris des dirigeants français
La remise du tiaré à Tahiti, au cœur de la Polynésie française, est aussi fameuse. Ce nom désigne à l'origine la petite fleur blanche qui jaillit de certains arbustes locaux. Selon une définition d'un site touristique tahitien, relayée par LCI, il a pris une dimension plus large peu à peu. S'associant naturellement à l'idée de parfum, il en est venue à évoquer "la fête, le plaisir, l'ivresse, jouissance et réjouissance".
Les déplacements des dirigeants français dans le Pacifique, et aussitôt ceints de ces parures végétales, ont donné lieu à de nombreux clichés. Certains les ont arborées avec plus d'aisance et de bonheur que d'autres. Jacques Chirac, bien sûr, a sans doute légué à la postérité les souvenirs les plus vifs dans ce domaine. Comme sur la photo ci-dessous, prise à son arrivée à Mata-Utu sur l'île de Wallis en 1986 alors qu'il était Premier ministre de François Mitterrand.

François Hollande avait aussi marqué les esprits, dans un genre également très fourni, à Wallis-et-Futuna en 2016.

Emmanuel Macron n'est pas le seul membre de l'exécutif actuel à avoir eu droit à son collier de fleurs. En décembre 2017, en Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre Edouard Philippe avait lui aussi été décoré.
