"On est des citoyens de seconde zone", dit Anne, privée d'ADSL

0,7% de la population française est en "zone blanche". - -
Le haut débit n’a pas encore changé leur vie : les habitants de Bussy, un lieu-dit de la Haute-Vienne, situés dans une "zone blanche", doivent se contenter d'un Internet au ralenti. Une situation qu’ils dénoncent depuis 2008, et qui ne peut plus durer. Ce n’est pas faute d’envoyer des courriers aux élus et de signer des pétitions. Collectivement, ils ont décidé que, si rien ne bouge, ils ne paieront plus leurs impôts. Par rapport au haut débit classique, ces habitants doivent se contenter d'une connexion quatre fois moins rapide. Certains n'ont même pas accès à une ligne de téléphone fixe.
Véronique Noger se considère comme une citoyenne "de seconde zone", elle évoque des téléchargements qui durent "une demi heure" lorsque la procédure ne s’arrête pas et se dit pénalisée "pour les démarches administratives."
"90 euros par mois"
Pour d’autres, comme Anne Lagarrigue, infographiste, le haut débit s’avère "indispensable". Cette villageoise travaille à domicile et doit échanger "des fichiers assez lourds" au quotidien. A court de solution, elle s’est décidée pour le satellite, à "90 euros par mois".
Yan Pamboutzoglou est le directeur de Dorsal, l'entreprise publique chargée d'installer le haut débit dans les zones blanches de la région. Il comprend la colère des habitants, et assure qu’il ne s’agit pas que d’une question "de rentabilité", pour lui, "l’architecture du réseau téléphonique ne leur permet pas le haut débit". Seule solution, la liaison satellite accessible avec une parabole. La décision de subventionner ou pas cette solution sera connue fin janvier.
Le cas de Bussy n'est pas isolé : aujourd'hui, 0,7% de la population est en "zone blanche", c'est-à-dire sans accès au haut débit Internet, selon l'Association des conseils pour l’aménagement numérique du territoire).