BFMTV
Société

Nouvelle évacuation de près de 300 migrants dans le nord de Paris

Un campement de migrants dans le nord de Paris.

Un campement de migrants dans le nord de Paris. - Christophe Archambault - AFP

500 personnes avaient déjà été prises en charge jeudi matin lors d'une première évacuation porte de La Chapelle et porte d'Aubervilliers.

Près de 300 migrants ont été évacués dans le calme ce vendredi matin de deux campements dans le nord de Paris, portant à près de 800 le nombre de personnes prises en charge en l'espace de deux jours, a indiqué la préfecture de région.

"Nous avons mis à l'abri 269 hommes isolés et une personne vulnérable" sur ces deux campements situés en parallèle du boulevard périphérique, a-t-on indiqué à la préfecture.

Au total "785 personnes" ont été prises en charge sur deux jours, une première évacuation jeudi matin ayant permis la mise à l'abri de 387 personnes porte de La Chapelle, ainsi que 128 personnes en famille installées un peu plus loin, vers la porte d'Aubervilliers.

"Plus personne porte de La Chapelle"

"Il n'y avait plus personne porte de La Chapelle", campement tendu où des mises à l'abri ont régulièrement lieu, et des équipes municipales ont commencé à nettoyer la place, a-t-on précisé à la préfecture. 

De violentes rixes nocturnes entre Erythréens, Soudanais et Afghans notamment avaient éclaté le week-end dernier sur le campement de La Chapelle, un vaste parvis bruyant et sombre sous les bretelles de l'autoroute où les conditions sanitaires étaient très dégradées, faisant plusieurs blessés. Dix-sept personnes avaient été interpellées.

Chacun s'est vu proposer "une solution d'hébergement temporaire en Ile-de-France dans l'un des cinq centres d'accueil et d'examen de situation (CAES)" ou dans des structures provisoires, a rappelé la préfecture. Dans ce cadre un examen administratif "déterminera leur orientation dans des structures d'accueil adaptées à leur situation", a précisé la préfecture.

Colère des associations

Les associations déplorent cette orientation faite en fonction du droit au séjour, assurant qu'elle a un effet dissuasif sur les déboutés de l'asile et les "dublinés" (des migrants susceptibles d'être transférés dans un autre pays européen).

"Nous avons tous à coeur de trouver des réponses à la fois humaines et diligentes, adaptées à la situation de chaque personne", a affirmé dans un communiqué le préfet de région Michel Cadot, en rappelant "l'ouverture d'un prochain CAES à Paris" qui devrait avoir une capacité d'une centaine de places

La préfecture a précisé que plus de 3.200 personnes avaient pu bénéficier d'un hébergement dans le cadre des maraudes hebdomadaires de mise à l'abri depuis janvier. Le dialogue s'est tendu ces dernières semaines entre l'Etat et la Ville sur la gestion des migrants, sujet de discordes récurrentes.

Cyrielle Cabot avec AFP