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Société

Mort d'Antoinette Fouque, cofondatrice du MLF

Antoinette Fouque, ici en novembre 2006, s'est éteinte cette semaine à l'âge de 77 ans, ont annoncé ses proches.

Antoinette Fouque, ici en novembre 2006, s'est éteinte cette semaine à l'âge de 77 ans, ont annoncé ses proches. - -

La cofondatrice du Mouvement de libération des femmes, s'est éteinte dans la nuit de mercredi à jeudi, à l'âge de 77 ans.

Antoinette Fouque, cofondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1968, est morte dans la nuit de mercredi à jeudi à Paris à l'âge de 77 ans, ont annoncé vendredi soir "ses amies du MLF".

Figure historique du féminisme français des années 70, créatrice et directrice des éditions des Femmes (1973), elle fut l'animatrice du groupe "Psychanalyse et Politique", l'un des courants majeurs du féminisme en France. Elle avait été députée européenne (Radicale) de 1994 à 1999.

Fondation du MLF

Née le 1er octobre 1936 à Marseille (Bouches-du-Rhône), Antoinette Fouque, diplômée d'études supérieures de lettres et docteur en sciences politiques, est d'abord enseignante (1961), et parallèlement, à partir de 1964, critique littéraire et traductrice, notamment aux Cahiers du Sud et à La Quinzaine littéraire.

En 1968, elle participe à la fondation du MLF, au sein duquel elle fonde et anime le groupe "Psychanalyse et Politique". Dans la foulée de la création des éditions des Femmes, elle ouvre trois librairies "Des Femmes" à Paris, Lyon et Marseille, dirige Le Quotidien des femmes (1974), puis Femmes en mouvement (1978-1982), et inaugure la Bibliothèque des voix, composée de livres-cassettes.

Engagement politique

Devenue entre-temps psychanalyste, Antoinette Fouque préside l'Alliance française de San Diego aux Etats-Unis (1986-1988), avant de fonder en 1989 l'Alliance des femmes pour la démocratie, dont elle sera présidente.

Dans les années 90, cette théoricienne du féminisme, aux positions souvent controversées, s'engage nettement sur le terrain politique. Chargée de mission auprès de Michèle André, secrétaire d'Etat aux Droits des femmes en 1990, elle fonde deux ans plus tard le club Parité 2000, avant d'être élue au Parlement européen en 1994, sur la liste "Energie radicale" de son compatriote marseillais Bernard Tapie.

A Strasbourg, elle sera vice-présidente de la commission des Droits de la femme, et déléguée de l'UE à la conférence mondiale des femmes à Pékin (Chine) en 1995. Parallèlement, elle est chargée de séminaires en sciences politiques et directrice de recherches à l'université de Paris-VIII Saint-Denis.

Commandeur de la Légion d'honneur, grand officier de l'ordre national du Mérite, commandeur des Arts et des Lettres, Antoinette Fouque, mère d'un fils, avait notamment publié "Il y a deux sexes" (1995, réédité en 2004).

"Femme de combats"

L'annonce de sa mort a immédiatement fait réagir sur les réseaux sociaux, notamment la ministre du logement, Cécile Duflot, qui a salué une "femme de combats".

touchée par la mort d'Antoinette Fouque, femme de combats, qui a en particulier si bien et si joliment (re)lié féminisme et maternité.
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) 21 Février 2014

L'ancienne compagne du chef de l'Etat, Valérie Trierweiler, a également rendu hommage à cette pionnière du mouvement féministe.

Hommage à Antoinette Fouque qui vient de disparaître. Elle restera un modèle d'indépendance pour nous toutes.
— Valerie Trierweiler (@valtrier) 21 Février 2014

De son côté, la ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a rendu hommage, dans un communiqué, à l'"engagement intellectuel et militant" d'Antoinette Fouque, soulignant qu'avec la disparition de la co-fondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF), "une grande et belle voix du féminisme s'est tue".

"La disparition d'Antoinette Fouque est une immense perte: son engagement intellectuel et militant a marqué d'une empreinte profonde l'histoire du combat pour les droits des femmes", a ajouté Najat Vallaud-Belkacem.