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Montreuil Restos du Coeur

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Le gérant des Restos du Coeur de Montreuil avait dénoncé une agression à l'arme blanche. Soupçonné de fabulation, l'homme sera jugé.

Dès qu'il a déroulé son récit, vendredi 1er juillet, les enquêteurs ont eu des doutes. Le gérant bénévole des Restos du Coeur de Montreuil, qui avait raconté à la brigade criminelle du 36 quai des Orfèvres qu'il avait été agressé par un couple armé d'un couteau et d'une hache, a été déféré au tribunal de Bobigny ce mercredi, à l'issue de sa garde à vue, pour "dénonciation de crime imaginaire". D'après des sources policières, son récit était plein d'incohérences et de zones d'ombre qui ont tout de suite alerté les policiers.

Pas d'ADN d'une personne tierce

L'analyse des éléments matériels semble corroborer les doutes des enquêteurs. Sur le couteau et la hache qui auraient servi à son agression, deux ADN auraient été trouvés: le sien et celui de sa femme mais pas d'ADN d'une personne tierce, c'est-à-dire d'un possible agresseur.

L'agression présumée s'est déroulée devant aucun témoin, ce qui ne facilite pas le travail des enquêteurs.

Le responsable des Restos du Coeur de Montreuil maintient lui sa version, à savoir qu'un couple armé d'un couteau et d'une hache lui a asséné plusieurs coups de couteau à l'abdomen en criant "Allahu Akbar, chien d'infidèle", avant de prendre la fuite.

A Marseille, un autre crime imaginaire au nom de Daesh

Quelques heures après son agression présumée, le bénévole avait été transporté en urgence dans un hôpital parisien avec un poumon perforé mais sans danger de mort. Bernard Cazeneuve lui avait alors apporté son soutien en faisant part de "sa plus vive indignation".

Le 12 mai dernier, le tribunal de Marseille a condamné un enseignant juif à six mois de prison avec sursis pour avoir inventé une agression antisémite quelques jours après les attentats commis à Paris en novembre 2015. L'homme de 57 ans avait expliqué avoir été agressé au couteau par trois hommes se revendiquant de Daesh alors qu'il rentrait chez lui. Cette agression avait également suscité un vif émoi et poussé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à réagir.

la rédaction avec Mélanie Vecchio