BFMTV
Société

Moins de migrants à Calais après l'évacuation de sa "jungle"

Photo d'un Afghan en septembre 2009 à Calais. Un an après le démantèlement très médiatisé de la "jungle", le nombre de migrants a fortement baissé mais leur dispersion dans la région a accru leur précarité, estiment des associations d'aide aux migrants. /

Photo d'un Afghan en septembre 2009 à Calais. Un an après le démantèlement très médiatisé de la "jungle", le nombre de migrants a fortement baissé mais leur dispersion dans la région a accru leur précarité, estiment des associations d'aide aux migrants. / - -

PARIS (Reuters) - Un an après le démantèlement très médiatisé de la "jungle" de Calais, le nombre de migrants a fortement baissé mais leur...

PARIS (Reuters) - Un an après le démantèlement très médiatisé de la "jungle" de Calais, le nombre de migrants a fortement baissé mais leur dispersion dans la région a accru leur précarité, estiment des associations d'aide aux migrants.

Selon Médecins du monde (MdM), seuls 200 migrants, dont 30% de mineurs, vivent encore à Calais ou dans ses environs immédiats, contre 1.200 qui y subsistaient il y a un an dans des installations de fortune.

Toutefois, cette politique a entraîné "l'invisibilité" des clandestins candidats au départ pour la Grande-Bretagne, qui vivent pour la plupart dans les dunes du littoral, entre Dunkerque et Calais, précise l'association dans un communiqué.

Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, avait mis en oeuvre le 22 septembre 2009 le démantèlement de la "jungle".

Le principal campement d'étrangers en situation irrégulière, abritant surtout des Afghans et des Irakiens, avait été détruit par des bulldozers.

Pour le Secours catholique, dont les équipes sont toujours présentes sur le terrain, "la situation des centaines de migrants toujours présents dans la région reste très difficile."

Si la plupart des Afghans semblent avoir décidé de tenter leur chance à partir d'autres pays européens, d'autres immigrés, souvent venus d'Afrique, errent toujours dans le Nord-Pas-de-Calais, même s'ils sont moins nombreux.

Médecins du monde souligne qu'un camp a été récemment démantelé - le 15 septembre - à Loon Plage, près de Dunkerque.

Il n'abritait qu'une douzaine de personnes, contre plus de 90 au printemps. "Les occupants du camp étaient âgés de 14 à 17 ans. Leur trace a été perdue", dit l'association.

Pour MdM, la politique du gouvernement a fait refluer le nombre de migrants mais au prix d'un "harcèlement continu, d'une précarisation et d'une entrave à l'action humanitaire rendant le travail de suivi médical de plus en plus difficile".

"A Calais comme à Dunkerque, le matériel distribué par les associations pour couvrir leurs besoins vitaux est détruit ou confisqué", dit l'association.

Selon elle, le 30 juillet dernier, la citerne d'eau potable mise en place dix jours plus tôt sur le port maritime de Dunkerque par MdM avait été démantelée.

L'accès à l'eau potable a pourtant été reconnu par l'Assemblée générale de l'Onu, le 28 juillet dernier, comme un "droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l'homme", souligne MdM.

Cette politique n'est pas sans conséquences sur leur santé, poursuit-elle.

De janvier à août 2010, plus de 1.200 consultations ont été effectuées par les cliniques mobiles de MdM. "La majorité des pathologies rencontrées sont directement liées aux conditions sanitaires: abris précaires, accès à l'eau et à l'hygiène difficile, absence de gestion des déchets", indique MdM.

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse