Microcrédit : Quand les particuliers prêtent aux pros

Les entrepreneurs en mal de prêt bancaire peuvent compter sur les particuliers. Le microcrédit, via le site internet Babyloan, est « un bon marchepied » témoigne Yvon, qui a pu lancer son entreprise de design. Côté prêteur, l’argent investi est garanti, impossible de le perdre.

Prêter à la place des banques et se faire rembourser : c’est le concept du site internet de microcrédit Babyloan, "bébé emprunt" en anglais. Il consiste à prêter de petites sommes (jusqu'à 6000 euros) à des entrepreneurs ou à des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques, en France et dans le monde entier.
Avec la crise et les difficultés à obtenir un crédit auprès des banques, le site rencontre un gros succès. Aujourd'hui, ce sont déjà 18 300 internautes qui ont prêté plus de 4 millions d'euros.

« 500 euros que je peux récupérer quand je veux »

Le site internet Babyloan présente les projets et les photos de différents entrepreneurs tels que Michelle, Aicha ou Pierre. L’internaute n’a qu’à cliquer sur l’heureux élu et choisir la somme qu’il va lui allouer (20 euros minimum).
Jean-Marc, retraité, a déjà aidé 75 personnes : « J’ai simplement 500 euros de mise de fonds. 500 euros que je peux récupérer quand je veux. Si je donne de l’argent, et bien cet argent disparaît. Alors qu’avec Babyloan, j’ai comme un contact direct avec l’entrepreneur, puisque je vois son travail ».
L’argent investi est garanti. Impossible de le perdre. Et de l'autre côté de l'écran, Yvon a pu lancer sa microentreprise de design...sans les banques qui refusaient de lui prêter : « Si vous n’êtes pas propriétaire, si vous n’avez pas de caution, même des petites sommes, ils ne prêtent pas. J’ai eu de la chance, car mon projet a été refinancé en à peu près trois jours. Après, je rembourse. C’est un bon marchepied ».

« Il y a un besoin de chaque côté »

Arnaud Poissonnier est le fondateur du site Babyloan. Après 12 années passées dans la banque au service des grandes fortunes, il a décidé de se reconvertir à la microfinance. « On a senti très fort qu’avec la montée de la crise, les gens voulaient aider près de chez eux, parce qu’ils avaient des proches, des amis qui se retrouvaient dans la mouise, qui voulaient peut-être lancer un petit business pour s’en sortir ». Pour lui, chacun y trouve son compte : « Sur le site, les internautes choisissent un micro entrepreneur, regardent son projet, et vont pouvoir le parrainer d’une manière originale, puisqu’au lieu de lui donner de l’argent dont il a besoin pour développer son activité, on va lui prêter. Et quelque part, on est un outil de crise aussi, puisque les gens vont aider, mais sans se déposséder de leur argent. Il y a un besoin de chaque côté ».

La Rédaction, avec Marie Dupin