Matricule des policiers : une "garantie", estime JJ. Urvoas, au PS

La mesure devrait permettre de lutter contre les contrôles "au faciès" et améliorer le lien avec la population. - -
Une série de sept chiffres sur l’uniforme (sur la poitrine, sur l’épaule ou sur le brassard pour les policiers en civil), un numéro d’identification individuel à porter à partir de ce jeudi : c’était une promesse du candidat Hollande. La mesure devrait permettre de lutter contre les contrôles "au faciès" et améliorer le lien avec la population. Pour porter plainte la procédure est simple : il suffit de remplir un formulaire sur le site internet de la police nationale.
En plus du matricule, policiers et gendarmes devront vouvoyer les personnes contrôlées. Seuls dispensés, les unités d’élite comme le Raid et le GIGN, ainsi que les fonctionnaires du renseignement, afin de préserver leur anonymat.
"Le policier est déjà identifiable"
Mais la mesure passe mal auprès des policiers. Les syndicats la jugent "stigmatisante".
Selon Nicolas Comte, porte-parole du syndicat SGP-FO, "le policier est déjà identifiable, son véhicule a une immatriculation lorsqu’il patrouille, donc le matricule ne changera rien". Pour lui, il s’agit de prendre les policiers pour "des boucs-émissaires" et "ce n’est pas en disant au policier que c’est sa faute qu’on arrivera à combler le fossé entre police et population".
Jean-Jacques Urvoas, député et spécialiste des questions de sécurité au PS, voit le matricule comme une "garantie pour les citoyens", qui peuvent être "victimes d’un comportement d’un représentant des forces de l’ordre". Mais c’est aussi une "protection" pour les fonctionnaires, en cas de "provocations" éventuelles de la part des citoyens.
"Le matricule ne va rien changer"
Bocar Niane est membre du collectif "stop le contrôle au faciès". Pour lui, le retour du matricule ne va "rien changer" : il a porté plainte après un contrôle de police qu'il jugeait abusif en 2011. Il s’est fait tutoyer et "saisir par le bras" lors d'un contrôle "dégradant". Après qu’on lui a conseillé d’aller voir "la police des polices", ce qu’il a fait, mais on lui a répondu "ça ne se passe pas comme ça, les mesures sont prises en interne". Bocar Niane a été débouté en octobre dernier.
|||Le matricule va-t-il améliorer les liens entre police et population ?