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Massacre d'Oradour : "J'aimerais qu'il demande pardon"

Robert Hebras à Oradour-sur-Glane en octobre 2011.

Robert Hebras à Oradour-sur-Glane en octobre 2011. - -

A 88 ans, Robert Hébras est un des derniers survivants du massacre d'Oradour-sur-Glane en 1944. Il se félicite de l'inculpation d'un octogénaire allemand, 70 ans après les faits.

Un ancien membre des Waffen SS âgé de 88 ans a été inculpé ce mercredi en Allemagne pour le massacre d'Oradour-sur-Glane.

L'identité du suspect, qui était âgé de 19 ans au moment des faits, n'a pas été révélée. Le tribunal de Cologne chargé de l'affaire doit désormais décider s'il doit où non être jugé. Son avocat a assuré qu'il n'avait pas tiré un seul coup de feu à Oradour et qu'il avait même tenté de sauver quelques habitants. Mais il est accusé du "meurtre collectif de 25 personnes" et de "complicité dans le meurtre de plusieurs centaines d'autres".

Robert Hebras avait lui aussi 19 ans en juin 1944. Il est l'un des derniers survivants du massacre d'Oradour-sur-Glane et témoigne ce jeudi sur RMC. "C'est une bonne chose pour moi que le gouvernement allemand fasse des recherches sur ces individus", se réjouit-il.

"Comment a-t-il pu vivre 70 ans avec ce crime dans sa conscience ? "

"Je souhaite une chose c'est qu'il soit jugé. Mais je ne demande pas spécialement qu'il y ait de condamnation", raconte l'octogénaire qui a perdu sa mère et ses deux soeurs dans le massacre et "a peut-être croisé" cet homme, "mais nous n'étions pas du même côté", précise-t-il.

"Ce que j'aimerais de sa part, c'est qu'il s'excuse, qu'il demande pardon aux survivants et à leurs familles", réclame Robert Hebras qui s'interroge : "comment a-t-il pu vivre près de 70 ans avec ce crime dans sa conscience ? ".

"La justice, ce n'est pas la revanche"

L'historien Laurent Vonau s'interroge quant à lui sur RMC sur un jugement aussi longtemps après les faits. "70 ans après, ce n'est plus le même homme", estime-t-il. "C'est ça tout le problème. Est-ce qu'il a encore les mêmes idées qu'à 17 ou à 18 ans ?".

"La justice n'est pas la revanche, ce n'est pas la vengeance", tient à rappeler l'historien."Cela me laisse un peu pantois (...) je trouve que cela arrive un peu tard", conclut Laurent Vonau.

Le 10 juin 1944, les membres d'un détachement de la division Das Reich tuèrent 642 habitants de ce village de Haute-Vienne, quatre jours après le débarquement de Normandie. Rassemblés dans les granges, les hommes furent fusillés, tandis que femmes et enfants périrent dans l'église incendiées.

La rédaction