Loi Travail: Paris se prépar à une nouvelle manifestation sous haute sécurité

Eviter les incidents, notamment ceux qui se sont produits le 14 juin dernier à l'hôpital Necker. Alors que les syndicats ont obtenu un tracé presque deux fois plus long que celui de la manifestation de jeudi dernier, où les manifestants avaient été confinés autour de la place de la Bastille, la question de la sécurité sera une nouvelle fois au coeur du cortège qui s'élancera à 14 heures de la Bastille pour rejoindre la place d'Italie dans le XIIIe arrondissement.
Pour sécuriser le cortège, la préfecture de police de Paris a prévu un dispositif de sécurité encore un peu plus renforcé par rapport au rassemblement de la semaine dernière. 2.500 policiers et gendarmes mobiles vont être déployés autour du cortège afin de prévenir les violences. "Les forces mobiles seront mobilisées tout au long du parcours, notamment sur les 51 rues adjacentes qui ont été comptabilisés sur le parcours", détaille sur BFMTV Stanislas Gaudon du syndicat Unité SGP Police-FO.
100 interdictions de manifester prononcées
De la place de la Bastille à place d'Italie, les manifestants déambuleront sur environ 2,8 kilomètres, soit près de deux fois plus que la semaine dernière et alors que 2.100 policiers et gendarmes étaient mobilisés pour assurer la sécurité du rassemblement. "Plus vous étendez la zone à surveiller pour la police, plus il y a des risques, prévient Mathieu Zagrodzki, chercheur en science politique. C’est évidemment que les failles de sécurité vont être plus importantes."
Pour limiter ces risques, comme la semaine dernière, des contrôles systématiques et des fouilles des sacs seront réalisés en amont du rassemblement afin d'éviter l'intrusion de masques ou de tout objet pouvant servir de projectile. Une centaine d'interdiction de manifester a également été prise. Jeudi dernier, cette mesure avait entraîné 113 interpellations avant les manifestations, la plupart dans la capitale.
L'attention portée à la Pitié-Salpétrière
Si le matériel urbain, comme les abribus, a été retiré ou sécurisé pour éviter qu'il serve d'arme potentielle pour les casseurs, les commerçants situés sur le parcours de la manifestation ont eux aussi reçu des consignes. "On s’est engagé à fermer pendant le passage de la manifestation, explique Laousid El Abbassi, gérant d'une épicerie. Ca risque d’être vandalisé donc il vaut mieux fermer."
"Je suis obligé de fermer, je n’ai pas le choix, assure Valentin Gouault, serveur dans une brasserie. On rentre la terrasse et il n’y a plus d’espace à l’intérieur. J‘espère que ça durera le moins de temps possible."
Enfin toute l'attention sera portée sur l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière situé sur le boulevard de l'Hôpital et pouvant être pris à partie par les casseurs. Les images des dégradations de l'hôpital Necker, le 14 juin dernier, avait suscité une vive colère. L'Assistance publique-Hôpitaux de France (APHP) a d'ailleurs reçu en à peine quatre jours 127.000 euros de dons permettant à l'institution de fermer de manière précoce sa "campagne" de collecte de dons.