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Guy Bedos "révulsé" par le "mur de la honte" à Calais

Guy Bedos se dit "révulsé" par le "mur de la honte" à Calais.

Guy Bedos se dit "révulsé" par le "mur de la honte" à Calais. - BFMTV

Guy Bedos faisait partie jeudi des manifestants opposés à ce qu'ils nomment le "mur de la honte", à Calais. "Comment on peut traiter les gens de la sorte?", s'interrogeait jeudi soir l'humoriste sur le plateau de BFMTV. "C'est même pas de la politique, c'est de l'humain."

"D'habitude je monte sur scène pour faire rire, aujourd'hui j'ai envie de pleurer", a lancé jeudi Guy Bedos à Calais, debout sur un camion du Mouvement Emmaüs. L'humoriste faisait partie des manifestants qui se sont opposés jeudi à la construction de ce qu'ils appellent le "mur de la honte", destiné à repousser les migrants clandestins qui tentent de gagner l'Angleterre.

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Dans le cadre d'un accord franco-britannique conclu en septembre, la clôture existante du port de Calais a été doublée et surmontée de fils de fer hérissés de lames coupantes, et des barrières vont être installées à partir de janvier sur deux kilomètres de long, de chaque côté de la rocade qui mène aux embarcadères.

"Ça me paraissait évident que j'y aille. Je suis révulsé par ce qu'il se passe là-bas", a expliqué Guy Bedos jeudi soir sur BFMTV. "Je ne comprends pas que sous un gouvernement de gauche - je mets des guillemets à 'gauche' - on puisse ériger un mur de la honte."

"Déçu" par la politique de Hollande

Espérant se rendre en Grande-Bretagne, considérée comme un eldorado, les migrants, parmi lesquels on dénombre de plus en plus de femmes et d'enfants, tentent de monter dans des poids lourds qui embarquent sur les car-ferries à destination de Douvres, outre-Manche. Ils profitent notamment des ralentissements de la circulation sur la rocade qui mène au port de Calais pour prendre d'assaut les camions. "Il y a des familles, ils ne font pas la guerre ceux-là, c'est minable de les traiter de la sorte", s'emporte Guy Bedos.

Fidèle soutien du PS, Guy Bedos avait voté François Hollande à la primaire socialiste en vue de 2012. S'il se dit aujourd'hui un peu "déçu" par la politique du Président, il aime à rappeler une phrase de Françoise Giroud: "En politique il faut savoir choisir entre deux inconvénients".

Concernant Bernard Cazeneuve, "je n'ai rien contre lui, mais le ministre de l'Intérieur, un peu comme son prédécesseur, je le mettrais bien à l'extérieur", formule le père de Nicolas Bedos.

"Ce sont les solutions sécuritaires qui créent de l'insécurité"

Le mouvement Emmaüs et l'Organisation pour une citoyenneté universelle avaient lancé un appel pour une mobilisation en soutien aux migrants jeudi, dans le cadre de la Journée internationale des migrants. Pour le président d'Emmaüs France, "ce sont les solutions sécuritaires qui créent de l'insécurité". "La première de ces insécurités, c'est celle dans laquelle vivent les migrants", selon Thierry Kuhn, qui dénonce "les situations terribles et indignes de notre pays" dans lesquelles "vivent des hommes, des femmes et des enfants".

"La deuxième insécurité, c'est les conditions de vie pour tout le monde finalement, pour la population sur place y compris", ajoute-t-il.

K. L.