Grèves de rentrée : où, quand et pourquoi ?

Les syndicats appellent les Français à descendre dans la rue à plusieurs reprises en cette rentrée de septembre. Coup d'envoi jeudi 11, avec les enseignants.

Olivier Besancenot rêve d'une « bonne vieille révolution ». La semaine prochaine pourrait lui en apporter les prémices. Journées d'action, mobilisation, grève... Qui se mobilise quand, où et contre quels projets gouvernementaux ?

11 septembre : Les enseignants

Le coup d'envoi sera donné jeudi 11 septembre par les enseignants. Une large intersyndicale de l'Education, rassemblant la FSU, l'Unsa-Education, le Sgen-CFDT, la FAEN, la CGT, FO, et Solidaires, et représentant au moins 90% des personnels enseignants et non-enseignants, a appelé à une journée nationale d'action, "sans appel national à la grève" mais avec "des possibilités de grèves locales".
Comme l'explique Patrick Gonthier, secrétaire général de l'Unsa-Education, l'objectif est de « dénoncer les conséquences des 11 200 suppressions de postes du budget 2008 et les 13 500 annoncées au budget 2009 ». Pour rappel, les enseignants s'étaient déjà mobilisés à plusieurs reprises (en novembre, janvier et mars) contre la suppression de 11 200 postes pour la rentrée 2008. Ils avaient été rejoints par les lycéens et parents d'élèves entre fin mars et fin mai.

23 septembre : La Poste

Les six fédérations de postiers (CGT, Sud, FO, CFDT, CFTC, CGC) ont eux aussi annoncé une journée d'action nationale le mardi 23 septembre.
Ils dénoncent le changement de statut de l'entreprise publique, dans lequel ils voient une "privatisation", synonyme à leurs yeux d'une dégradation du service aux usagers et de l'emploi des postiers. La Poste pourrait en effet devenir une société anonyme dès janvier 2010, avec une ouverture de son capital un an plus tard. Les syndicats veulent défendre la mission de service public de la Poste et l'emploi de ses 280 000 collaborateurs, dont 60% sont fonctionnaires.

7 octobre : Tous les salariés

Six organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CGT, FSU, Solidaires et Unsa), ont lancé un « appel unitaire » pour une mobilisation « du plus grand nombre de salariés » le mardi 7 octobre prochain, afin de faire entendre leur « souffrance ».
Quelques jours avant, Bernard Thibault, le Secrétaire général de la CGT, avait lancé l'idée d'une journée de mobilisation, avec des appels à la grève et manifestations sur les thèmes retenus par les confédérations syndicales internationales : le travail décent, les salaires, les emplois stables ou la protection sociale.
Dans Le Monde du 2 septembre, il mettait en garde Nicolas Sarkozy : « Il devrait se méfier. La souffrance des salariés est réelle, plus importante qu'il y a un an. S'y ajoutent les déçus de Nicolas Sarkozy, ceux qui ont cru en son élection. Dans cette situation, l'urgence est à l'action et à l'unité ».

Juliette VINCENT