Grève Air France : « Nous n’avons pas d’autres moyens »

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Air France prévoit de très fortes perturbations ce week-end en raison de la grève des pilotes des compagnies françaises. Ils protestent contre un amendement voté le 1er novembre par les députés, qui porte l'âge de cessation d'activité en vol de 60 à 65 ans pour les pilotes, et de 55 à 65 ans pour les hôtesses et les stewards à compter du 1er janvier 2010.
La grève a commencé vendredi à minuit et se terminera lundi à minuit. Les compagnies partenaires d'Air France - Brit Air, Regional, CCM et Airliner - pourraient également subir quelques annulations de vols. Les syndicats annoncent ce vendredi « 80% de grévistes », quand la direction d'Air France avance le chiffre de 40%.
Vendredi : la moitié des vols courts et moyens courriers ont été annulés. C'est un peu mieux en ce qui concerne les longs courriers, puisque 60% d'entre eux devraient voler. Mais attention, la compagnie n'exclue pas des annulations de dernière minute.
Samedi et dimanche : le trafic pourrait être encore plus perturbé sur les vols partant de Paris.
Durant cette grève, Air France permettra à ses clients de reporter leur voyage sans pénalité, quel que soit le tarif. En cas d'annulation de leur vol ou en cas de retard supérieur à 5 heures, les passagers pourront se faire rembourser intégralement leur billet ou obtenir un avoir.
Pour renseigner les voyageurs, la compagnie a mis en place un numéro vert : 0 800 240 260. Les prévisions de trafic seront également disponibles, chaque soir à 20h pour le lendemain, sur le site airfrance.fr
« Nous n'avons pas d'autres moyens »
Le PDG d'Air France, Jean-Cyril Spinetta, a jugé la grève des pilotes « inutile et dangereuse », estimant qu'elle tombait « au pire moment » en raison de la crise. Eric de Rivry, commandant de bord à Air France et délégué SNPL répond à ces propos : « On le comprend, les compagnies aériennes sont malheureusement les otages. Nous regrettons les dommages collatéraux, évidemment. Les pilotes de ligne sont des gens responsables, on n'a pas envie de dégrader notre outil de travail. Aujourd'hui nous n'avons malheureusement pas d'autres moyens que de répondre à cette provocation par un mouvement de mécontentement. Ce que dit le président Spinetta est tout à fait compréhensible pour le patron d'une entreprise qui certes se porte bien mais qui est soumise à une conjoncture économique extrêmement complexe ».