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Etudiants et cheminots appellent à la "convergence des luttes"

Des étudiants manifestent contre les réformes du gouvernement, le 22 mars 2018 à Paris.

Des étudiants manifestent contre les réformes du gouvernement, le 22 mars 2018 à Paris. - Philippe Lopez - AFP

Le printemps 2018 est marqué par plusieurs mouvements de grève et de mobilisation, dans le monde professionnel comme dans les universités. Des dossiers surveillés avec attention par le gouvernement, qui peut craindre une "convergence des luttes" entre les protestataires.

En ce début de printemps, plusieurs mouvements sociaux s'annoncent ou ont déjà cours dans l'Hexagone. Le début de la mobilisation à la SNCF ce mardi coïncide avec un quatrième appel à la grève depuis fin février chez Air France, ainsi qu'une grève dans les secteurs de l'énergie et des déchets. Samedi dernier, ce sont près de 20.000 salariés de Carrefour selon les syndicats qui ont cessé le travail. Et depuis plusieurs semaines, plusieurs mouvements étudiants protestent contre la réforme de l'accès à l'université.

Ce cocktail peut-il faire de mai 2018 un nouveau mai 68, avec une grande alliance entre cheminots et étudiants? Une "convergence des luttes" est en tout cas déjà envisagée par plusieurs structures, afin d'amplifier les revendications de chacun.

Dès ce mardi, une partie des étudiants mobilisés à la Sorbonne se rendra à la manifestation des cheminots ce mardi au départ de la gare de l'Est, peut-on ainsi lire dans les colonnes du Parisien.

Dans un communiqué de soutien aux étudiants mobilisés, publié le 21 mars, la fédération de syndicats SUD-Rail estime d'ailleurs clairement qu'une "véritable convergence est plus que nécessaire afin de riposter et d'imposer un rapport de force important et généralisé".

"On appelle à une manifestation le 3 avril (...) mais on veut qu’elle soit interprofessionnelle, avec les personnels de santé, les postiers, les étudiants, les travailleurs des secteurs de l’énergie et de l’aérien", assurait une travailleuse à la SNCF à Reporterre le 29 mars, à l'occasion d'une table ronde dédiée à la convergence des luttes sur le campus Tolbiac de Paris 1.

"Intensifier la mobilisation"

Table ronde qui n'aura finalement pas lieu, l'établissement ayant fermé ses portes avant le début de la conférence.

L'UNEF enjoint les étudiants à se mobiliser non seulement pour les revendications qu'ils portent, mais aussi "à intensifier la mobilisation ce mardi 3 avril", aux côtés de "travailleur.se.s de nombreux secteurs mobilisé.e.s pour des meilleures conditions de travail et un service public de qualité".

Pour l'éditorialiste de BFMTV Christophe Barbier, la mobilisation autour de la réforme de l'accès à l'université peut jouer un rôle de catalyseur, pour peu que les lycéens rejoignent l'élan. En outre, les violences contre des étudiants qui ont eu lieu à Montpellier et dans plusieurs autres universités n'ont fait que renforcer la contestation.

"On se rappelle de Mai-68"

"En voulant faire les nervis à Montpellier, en croyant que par la force on allait débloquer la fac, les gens qui ont utilisé ces moyens se sont mis du côté du tort. Les étudiants en sont confortés", analysait-il sur notre antenne vendredi dernier.

"On se rappelle de Mai-68, ça commence aussi comme ça. Avec Nanterre fermée, avec un conseil de discipline convoqué le 6 mai pour un certain Daniel Cohn-Bendit, avec la Sorbonne évacuée le 3 mai... C'est ça qui a fait basculer le mouvement dans la radicalité et la légitimité", rappelait-il. 

Du côté du gouvernement, la mobilisation étudiante est suivie avec une attention redoublée. Les Jeunes avec Macron sont ainsi chargés d'informer sur la situation dans les universités mais aussi d'expliquer la réforme, précise Le Parisien, même s'ils peinent à se faire entendre. Quatre députés, dont un ancien de l'Unef, un de la Fage et le rapporteur de la réforme Gabriel Attal, surveillent le dossier deprès.
Liv Audigane