Ecotaxe: 2.100 camions mobilisés, selon le ministère de l'Intérieur

Entre 2.500 et 3.000 camions sont attendus samedi à travers la France en raison de la manifestation des routiers contre l'écotaxe - -
La fronde contre l'écotaxe se poursuit. Le ministère de l'Intérieur parle évoque 2.100 camions mobilisés contre l'écotaxe, dont 230 en Ile-de-France. La fédération de transporteurs routiers Otre, en compte de son côté quatre mille.
"Nous avons dénombré quatre mille poids-lourds dans nos cortèges" déclare Gilles Mathelié-Guinlet, secrétaire national de l'Otre, sur BFMTV. "Un bilan très positif, au-delà de ce que nous avions escompté", explique-t-il.
Autour de Paris en Seine-et-Marne, 300 à 400 routiers se sont retrouvés peu avant 10 heures avec l'intention de converger vers le marché en gros de Rungis, de loin le plus important des cortèges.
Des perturbations étaient par ailleurs attendues sur le réseau routier en Ile-de-France. Au moins 230 camions ont manifesté jusqu'à un portique situé à Rungis, où ils sont arrivés vers 13 heures.
En région, quelque 200 camions convergaient vers Toulouse. 250 camions selon la police, plus de 300 selon les organisateurs, se sont quant à eux retrouvés au sud de Bordeaux pour avancer ensemble vers le portique écotaxe, bloquant l'autroute A 63.
Simultanément, plusieurs dizaines partis d'une commune au sud de Lyon le long de l'autoroute A7, Solaize, avancent également vers la ville, et une soixantaine de routiers roulaient de Valenciennes vers Lille, avec l'intention de conduire une opération escargot jusqu'au portique écotaxe situé sur l'A1.
Dans l'Est, de 100 à 130 camions ont envahi le parking jouxtant le siège de la société Ecomouv, situé à Augny, dans la banlieue de Metz.
Pas question de s'attaquer aux portiques
L'autoroute A1 devait fermer à 11 heures dans le sens Lille-Paris, à hauteur de l'échangeur de Seclin, a prévenu la préfecture d'Île-de-France qui a annoncé des perturbations jusqu'à 15 heures. Les cortèges avançaient dans le calme, au pas et klaxon bloqué parfois, risquant de créer d'importantes perturbations pour la circulation mais avec la volonté affichée de ne pas créer d'incidents.
De leur côté, les "Bonnets rouges" ont annoncé vendredi une manifestation le 30 novembre à Carhaix qui réunira des artisans, commerçants, salariés, paysans, pêcheurs, entrepreneurs, élus, "unis dans la volonté de vivre, décider et travailler en Bretagne".
L'Otre, qui représente les petites entreprises du secteur des transporteurs routiers, a été reçue vendredi midi au ministère des Transports, sans que les deux parties n'arrivent à rapprocher leurs points de vue. L'Otre refuse en effet le principe d'une taxe qui soit prélevée via les transporteurs, a expliqué sa présidente Aline Mesples. Pas question pour autant de s'attaquer aux portiques comme cela s'est vu en Bretagne, où l'opposition à l'écotaxe est la plus forte, a-t-elle promis.
"Si on voit un bonnet rouge, on le sortira du convoi"
La fédération prévoit de contrôler ceux qui rejoindront les files de camions et ce qu'ils transporteront. "Si on voit un bonnet rouge, on le sortira du convoi", a résumé Denis Mimoun, secrétaire général pour l'Ile-de-France.
Cinq portiques ont déjà fait les frais de la colère des opposants en Bretagne, berceau de la contestation contre cette mesure fiscale qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2014 mais dont l'application a été gelée sine die par le gouvernement. Sa mise en place ressemble de plus en plus à un chemin de croix pour l'exécutif au moment où son impopularité ne cesse de croître.
Interrogé sur France Info vendredi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a réaffirmé vouloir "prendre le temps nécessaire" pour la mise en oeuvre de l'écotaxe, invitant "ceux qui protestent (...) à la table des discussions".