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Transports

Ecotaxe: la Bretagne n'en veut pas, mais l'Alsace si

Quelque 3.000 camions passent par les routes d'Alasace chaque jour, comme ici sous un portique écotaxe inactif près de Strasbourg.

Quelque 3.000 camions passent par les routes d'Alasace chaque jour, comme ici sous un portique écotaxe inactif près de Strasbourg. - -

Cela fait plusieurs années que les élus alsaciens réclament l'écotaxe, dont une variante est en vigueur depuis huit ans chez nos voisins allemands.

Qui veut de l'écotaxe? Pas les Bretons, mais les élus alsaciens, eux, l'appellent de leurs vœux. Plus de 3.000 poids lourds allemands traversent chaque jour la région pour échapper à une taxe similaire, la "MAUT", mise en place dans leur pays, il y a déjà huit ans.

Cette taxe rapporte quelque 405 milliards d'euros par an à l'Etat fédéral allemand. Il n'est donc pas étonnant que l'écotaxe soit née dans cette région de l'Est de la France.

1 camion = 300.000 voitures

"Ils traversent la France sans dépenser un seul centime", s'indigne Roland Ries, maire de Strasbourg, à propos des routiers allemands qui font le plein de carburant au Luxembourg avant de se ravitailler à nouveau à Barcelone.

Le problème est qu'entre temps, ces poids lourds occasionnent des dégâts importants sur les routes de France. Un 35 tonnes dégrade la chaussée comme le feraient 300.000 voitures, l'entretien des infrastructures restant à la charge des contribuables français.

Favorable lui aussi à l'écotaxe, Philippe Richert, président de la région Alsace, déplore les ratés de la mise en place de la "taxe poids lourds" dont la population ne veut pas pour cause de ras-le-bol fiscal. Mais si les élus ne contestent pas la taxe dans son principe, les agriculteurs de la région, comme leurs collègues bretons, la rejettent avec la même force.

David Namias (vidéo: S. Hébrard et C. Michelon)