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Agressions de chauffeurs UberPOP: "On ne dirige plus rien", dit le porte-parole des Taxis indépendants

Le porte-parole des Taxis indépendants a lancé un appel au calme sur BFMTV après plusieurs agressions de chauffeurs UberPOP par des taxis ces dernières semaines.

Le porte-parole des Taxis indépendants a lancé un appel au calme sur BFMTV après plusieurs agressions de chauffeurs UberPOP par des taxis ces dernières semaines. - Capture BFMTV

Invité mardi sur BFMTV, le porte-parole de la Fédération nationale des Taxis indépendants a "appelé tout le monde au calme" alors que les agressions présumées de taxis se multiplient ces derniers jours à l’encontre de chauffeurs UberPOP. Des dizaines d'entre eux ont porté plainte.

"Vous êtes dans votre maison. Vous avez travaillé toute votre vie. Il y a un voleur qui rentre. Vous n'allez pas lui dire: ‘Monsieur, asseyez-vous ici, on va vous faire un café en attendant la police’." André Cheguian a justifié par cette comparaison les récents guets-apens tendus par les taxis aux chauffeurs UberPOP. Des dizaines de plaintes ont été enregistrées ces derniers jours.

Invité de BFMTV ce mardi après-midi, le porte-parole de la Fédération nationale des Taxis indépendants a regretté que la police n'intercepte pas plus de chauffeurs UberPOP, avant de reconnaître que son organisation se retrouve débordée par la base: "On ne dirige plus rien (…) Ça fait deux ans qu’on dit aux préfets et au ministre de l’Intérieur: ‘ça va arriver’. On est encore gentil: il ne se passe pas grand-chose." 

Cinq chauffeurs de taxi ont été placés mardi matin en garde à vue à Nice. La police suspecte une agression d’un chauffeur UberPOP dans la nuit du 15 au 16 juin. Autre violence présumée à Lyon, où un client affirme avoir été agressé le week-end dernier par un chauffeur, après qu’il a défendu le service Uber. Ce dernier "a eu le nez cassé, c’est regrettable. Il ne se rappelle pas qui sont les gens qui l’ont agressé", contrebalance le porte-parole des Taxis indépendants, qui attend les conclusions de l’enquête.

Un appel au calme lancé

Dès jeudi, la profession veut franchir un nouveau cap: pour la première fois, fédérations et syndicats de taxis lancent un appel concerté à une manifestation illimitée, à partir du 25 juin. "Il y a des gens qui n’ont jamais manifesté de leur vie, qui vont sortir, parce qu’on est arrivé dans une situation où personne ne contrôle personne (…) On veut faire entendre notre voix, et on a raison. On a des lois pour nous, mais (elles) sont inapplicables. J’appelle tout le monde au calme, pour que ce soit une manifestation ordinaire", a indiqué André Cheguian.

Interrogé sur l’image dégradée des chauffeurs de taxis depuis le début du conflit avec les VTC et UberPOP en particulier, le représentant des Taxis indépendants affirme ne pas être "contre les VTC". Puis d’ajouter: "Ils ont toujours existé. Ils étaient limités en nombre. Sarkozy a ouvert les vannes pour qu’il y en ait plus. (Maintenant), les VTC n'ont pas assez de boulot. Ils empiètent sur le travail des taxis. Les clients ne tombent pas du ciel. Ils sont fixes. Il y a 200.000 clients par jour à Paris. Aujourd’hui, au lieu d’être 17.000 à les servir, on est 30.000, 40.000. On a une perte de chiffre d’affaires monstrueuse parce que les chauffeurs UberPOP se sont multipliés." 

Dans cette bataille contre ces derniers, les syndicats de taxis peuvent compter sur le soutien du gouvernement. Le ministre de l’Intérieur a indiqué mardi que les chauffeurs UberPOP étaient "en situation illégale absolue". Bernard Cazeneuve entend poursuivre ceux "qui n'acquittent aucune charge sociale et aucune charge fiscale."

J.M.