BFMTV
Manifestations

1er mai: premiers défilés en province dans une ambiance bon enfant

-

- - REMY GABALDA - AFP

En dehors de Paris et jusqu'à présent, les traditionnels défilés du 1er mai se sont plutôt bien passés partout en France. A l'exception de Rennes, où quelques tensions ont émaillé la fin de la manifestation, un cinéma ayant été envahi par une centaine de jeunes. On fait le point.

Plusieurs milliers de personnes défilaient dans des villes de province dimanche matin, Journée internationale des Travailleurs, dans une ambiance plutôt familiale, avec des panneaux "Rêve général" côtoyant "Grève générale".

A Rennes toutefois, plusieurs centaines de jeunes ont envahi à la mi-journée un cinéma du centre-ville, peu après l'arrivée de la manifestation à laquelle ils avaient participé, entraînant l'évacuation du cinéma de tous ses clients, a constaté l'AFP. Peu avant, un groupe de plusieurs centaines de jeunes cagoulés avaient peint les mots "Police mutile" sur une passerelle traversant la Vilaine, près de laquelle un étudiant de 20 ans a été grièvement blessé à l'oeil - dont il a perdu l'usage -, lors des manifestations de jeudi. Ils étaient ensuite repartis vers le cortège officiel, réunissant entre 2.000 personnes, selon la police, et 3.500 selon la CGT, derrière une banderole CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef appelant au "Retrait du projet de loi travail". Même message sur la banderole de tête à Nantes où de 1.900 (police) à 5.000 personnes (organisateurs) ont entamé leur défilé en fin de matinée dans le calme et sous un franc soleil.

Faible mobilisation à Marseille

De quelques milliers de personnes à Bordeaux (2.000 selon la police, 4.000 selon les syndicats), par un frais soleil printanier, à quelques centaines à Marseille balayé par un mistral violent, les participants répondaient en effet cette année à l'appel des syndicats opposés au projet de loi de la ministre Myriam El Khomri. "Je suis là contre la loi travail et l'état d'urgence : la loi travail ne fera pas baisser le chômage et l'état d'urgence ne permet pas de lutter contre le terrorisme", explique Pierre, 28 ans un manifestant de Toulouse où 1.800 personnes défilaient selon la police, 12.000 selon la CGT.

Les slogans martèlent: "C'est dans la rue que ça se passe", "Ni chair à patron, ni chair à matraque, la classe ouvrière contre-attaque !". "Le gouvernement est tenace mais il ne fait que renforcer la colère et le sentiment d'injustice", affirme à Marseille Olivier Mateu, l'un des dirigeants de la CGT dans les Bouches du Rhône. Le départ sur le Vieux-Port ne réunissait que quelques centaines de personnes, une mobilisation modeste qu'il impute au "froid de canard" et au 1er mai tombant un dimanche.

"Non au retour à Germinal"

A Lille (2.000 selon les organisateurs, 950 selon la police), François Gaceux, retraité flanqué d'un auto-collant "Non au retour à Germinal, vive la grève générale" est venu manifester "une nouvelle fois" contre la loi travail: "on ne veut pas de licenciement à la volonté du patron, cette loi est une véritable régression sociale", selon lui. La section lilloise de la CFDT, syndicat qui au niveau national soutient le texte, participait au défilé pour "dénoncer les inégalités salariales, pour combattre les licenciements abusifs, la répression syndicale et les politiques d'austérité", a déclaré son secrétaire général Didier Bonte.

Ailleurs, les défilés rassemblaient, selon la police, 2.000 personnes à Lyon, 1.200 à Grenoble, un millier à Tours, comme à Nancy, 900 à Clermont-Ferrand, 700 à Dijon, 600 à Orléans...

C.L avec AFP