BFMTV
Société

Main arrachée : la famille d’un manifestant contre l’écotaxe porte plainte

-

- - -

Ce mardi, Jean-Marc Ayrault reçoit ministres et élus concernés par l’écotaxe pour calmer la colère des Bretons. Sur RMC, le père et le frère du manifestant qui a eu la main arrachée samedi annoncent qu’ils veulent porter plainte.

Comment calmer la colère des Bretons ? C’est la question à laquelle va essayer de répondre Jean-Marc Ayrault ce mardi matin à 10h, en recevant à Matignon les élus bretons et les ministres concernés par l'écotaxe, même si les élus UMP bretons ont annoncé qu'ils boycotteront cette réunion. Objectif: trouver des réponses à la colère des manifestants qui réclament l'abrogation de l'écotaxe. Même si elle ne sera pas supprimée (défaire le contrat avec la société chargée de sa collecte coûterait déjà 800 millions d'euros), des aménagements, voire un nouveau report, sont en revanche des pistes crédibles. Des évolutions pourraient aussi se faire au niveau national : abaissement du montant de la taxe, exonérations sur d’autres axes routiers ou d’autres produits, comme c’est déjà le cas pour la collecte de lait, ou encore une mise à contribution de la grande distribution. Mais la colère va être longue à retomber. Samedi, lors d’un mouvement social, un manifestant a même perdu sa main. Sur RMC, sa famille annonce vouloir porter plainte.

« Mon fils n'a plus de main, il va falloir vivre avec »

Le parquet de Quimper a en effet ouvert une enquête judiciaire après la grave blessure subie samedi par ce manifestant qui participait au rassemblement contre l'écotaxe organisé près du portique de Pont-de-Buis, dans le Finistère. Mickael, 32 ans, un manifestant, a eu la main arrachée après avoir ramassé une grenade dite « explosive ». « Mon fils n’est pas un violent, il n’a rien fait de méchant, il voulait protéger ses copains de cette grenade », témoigne sur RMC son père, René, qui veut porter plainte. « Bien sûr que je leur en veux, mon fils n’a plus de main, il va falloir qu’il vive avec. Il était droitier, et aujourd’hui, il va falloir qu’il s’adapte. Il ne se rend pas compte de ce qu’il lui arrive. Il m’a dit "si tu vas bien papa, bah j’irai bien aussi". Il faut savoir que les Bretons, on n’est pas des méchants. Ils veulent défendre leur métier et leur boulot, pour pouvoir vivre en Bretagne ».

« On s'est fait tirer comme des lapins »

Sébastien, le frère de Mickaël, est aussi en colère. « Ça ne peut pas rester comme ça, il doit y avoir des sanctions prises », explique-t-il pour justifier l’action qu’il veut mener en justice. « Des lacrymos, ok, il faut nous éloigner, je peux comprendre. Mais pas ces choses-là, des cartouches tirées à hauteur d’homme, je ne comprends pas. Je pratique la chasse, je sais ce qu’est une arme. On s’est fait tirer sur un champ d’herbe à 25 mètres d’eux, comme des lapins. Ce n’est pas normal, on n’est pas à la chasse, on est des humains, on ne se tire pas dessus ».

|||>> Ecotaxe : soutenez-vous les Bretons ?

M. Chaillot avec Guillaume Robelet