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Lutte contre le terrorisme: ce que permet l’état d’urgence

Après les attentats de Paris, l'état d’urgence a permis d’accélérer les investigations et de déployer plus de moyens.

Après les attentats de Paris, l'état d’urgence a permis d’accélérer les investigations et de déployer plus de moyens. - Kenzo Tribouillard / AFP

Après les attentats perpétrés vendredi dernier à Paris, les autorités sont totalement mobilisées pour traquer et neutraliser les responsables. L’état d’urgence, rapidement décrété par le Président, a permis d’accélérer les investigations et de déployer davantage de moyens.

Ce sont des images inhabituelles: une centaine de policiers du Raid et de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) réunis dans le centre-ville de Saint-Denis en pleine nuit, ce mercredi au nord de Paris. Autour de cet impressionnant dispositif, une cinquantaine de militaires se sont postés à l’entrée du périmètre de sécurité, fusils d'assaut à la main. Et ce, dès 4h30 du matin où un assaut visant Abdelhamid Abaaoud, le commanditaire présumé des attentats, a été lancé.

A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Grâce à l’état d’urgence décrété le soir même des attentats par François Hollande, de la souplesse est apportée aux autorités civiles. La loi relative à cet état d’exception autorise le ministre de l’Intérieur et les préfets à ordonner des perquisitions à domicile, "sans le contrôle d’un magistrat et sans limitation horaire", rapporte à 20 minutes le commandant de police Christophe Rouget. De jour comme de nuit donc. En temps normal, les perquisitions ne peuvent débuter qu’entre 6 heures et 21 heures.

Accélérer les investigations

L’état d’urgence a donc permis aux autorités de perquisitionner le domicile d'individus qui ne faisaient pas l'objet d'une enquête judiciaire, mais qui avaient été identifiés comme des "personnes à risques, des délinquants potentiels, des individus radicalisés, sur la base d’informations de la police judiciaire et des services de renseignement", précise Christophe Rouget.

"On a profité de l’occasion pour accélérer nos investigations", poursuit-il, ajoutant que l’objectif est triple: "Lutter contre l’armement, la délinquance et le trafic de stupéfiants, qui est une source de financement du terrorisme". 

L’armée à la rescousse

Depuis les attentats du début de l’année contre Charlie Hebdo et contre le supermarché Hyper Cacher, l’opération Sentinelle a été déclenchée. Mobilisant environ 8.000 soldats en France, dont 5.000 en Ile-de-France, elle a été renforcée le week-end dernier avec l’état d’urgence.

"Les militaires de l'opération Sentinelle ont pour mission la lutte contre le terrorisme sur l’ensemble du territoire français", indique à BFMTV.com une source au sein de l’état-major des armées. "Ils appuient les forces de sécurité intérieures soit pour ce qui touche au plan Vigipirate, soit pour ce type d’opérations" (Ndlr: l'assaut mené à Saint-Denis). 

Dans la nuit de mardi à mercredi, "les militaires avaient pour mission la sécurisation de la zone et de prévenir tout débordement pour soutenir les forces de l’ordre pendant leurs actions", précise la source.

Depuis les attaques meurtrières du 13 novembre, l’armée a également investi les transports parisiens. Près de 4.000 hommes ont été déployés dans le métro et le RER. Des cibles faciles et vulnérables.

P. P. et V. R.