Les boissons light pourraient favoriser le diabète

En buvant une boisson light, on a jusqu'à 59% de risques supplémentaires de développer un diabète qu'avec une boisson sucrée normale. - -
Boire light ne veut pas forcément dire boire sain. Selon une étude rendue publique jeudi, les boissons sucrées light pourraient être associées à un risque accru de développer un diabète. Menée par des chercheurs français auprès de 66 188 femmes suivies depuis 1993, l'étude a tout d’abord confirmé l'existence d'une relation entre boissons sucrées et diabète de type 2, le plus courant. Plus vous en buvez, plus le risque est grand. Faut-il, alors, se rabattre sur le light ? Et bien non. Alors qu'on pensait généralement que les boissons light réduisaient ce risque, les chercheurs de l'Inserm ont montré que le risque de diabète était encore plus élevé pour les boissons light que pour les boissons sucrées classiques.
Jusqu’à 59% de risques en plus
Les résultats, publiés dans la revue American Journal of Clinical Nutrition, ont notamment montré que les femmes consommant des boissons light avaient une consommation plus grande que celles consommant des boissons sucrées normales (2,8 verres par semaine contre 1,6 verre par semaine en moyenne). Mais même à quantité consommée égale, les boissons light étaient associées à un risque plus élevé de développer un diabète : il était supérieur de 15% pour une consommation de 0,5 litre/semaine, et même de 59% pour 1,5 litre/semaine.
Pour savoir si le risque était uniquement associé aux boissons light, Françoise Clavel-Chapelon et Guy Fagherazzi ont comparé leurs effets à ceux de jus de fruits pressés, mais n'ont découvert aucune association avec un risque de diabète. Des études supplémentaires sur les effets des boissons light sont toutefois encore nécessaires pour confirmer ce résultat et établir un lien de cause à effet, précisent les chercheurs.
L’aspartame en cause ?
Parmi les mécanismes pouvant expliquer le phénomène, ils notent que les sucres contenus dans les boissons sucrées entrainent un pic d'insuline et que la répétition peut engendrer une insulino-résistance, une anomalie à l'origine du diabète. Quant à l'aspartame, l'un des principaux édulcorants utilisés aujourd'hui, il pourrait induire une augmentation de la glycémie et de ce fait une hausse du taux d'insuline comparable à celle engendrée par le sucre.
Une étude sur 66 188 femmes|||
Les 66 188 femmes faisaient partie de l'étude E3N, une étude épidémiologique réalisée auprès de 100 000 femmes de la Mutuelle générale de l'Education nationale dirigée par Mme Clavel Chapelon, directrice de recherche à l'Inserm. Ces femmes nées entre 1925 et 1950 sont interrogées sur leur mode de vie (alimentation, prise de traitements hormonaux) et remplissent des questionnaires tous les 2 à 3 ans.