Leonarda: Valls rentre en urgence, les lycéens descendent dans la rue

Le cas de la jeune Kosovare expulsée a écourté la visite aux Antilles de Manuel Valls. La journée de vendredi a également été marquée par la mobilisation des lycéens, qui réclament son retour.

Alors que les résultats de l'enquête administrative sur les conditions de l'expulsion de la jeune Kosovare Leonarda étaient attendus dans les heures qui viennent, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a décidé d'écourter sa visite aux Antilles pour en être avisé. Les lycéens, eux, ont manifesté pour le retour de la collégienne, et le père de Leonarda a émis le même souhait.

> Manuel Valls écourte sa visite aux Antilles

L'affaire de la jeune Kosovare Leonarda met de plus en plus à mal Manuel Valls. Visé par de nombreuses critiques dans le dossier de cette collégienne expulsée début octobre avec sa famille, le ministre de l'Intérieur a finalement décidé d'écourter sa visite aux Antilles et devait rentrer à Paris ce vendredi soir.

"Le rapport de l'inspection générale de l'administration me sera remis demain matin", a commenté l'intéressé. "Durant le week-end, j'en discuterai avec le président et le Premier ministre". Il ne se rendra donc "malheureusement" pas sur l'île de Saint-Martin.

> L'enquête administrative se poursuit

L’enquête administrative sur les circonstances de l'expulsion de la collégienne, qui a commencé jeudi, devait s'achever ce vendredi. Elle a été menée par l'Inspection générale de l'administration, un organisme dépendant du ministère de l’Intérieur. L'entourage de Manuel Valls a néanmoins précisé que le ministre n'était pas intervenu dans ses travaux.

Son objectif était de déterminer s’il y a eu faute ou non dans la procédure. Il s'agissait à la fois de comprendre pourquoi Leonarda a été interpellée dans un cadre scolaire, de savoir si le moment de cette interpellation était justifié et qui l'a décidé. Si l'equête montre une faute, "l'arrêté de reconduite à la frontière sera annulé", avait préveu Jean-Marc Ayrault mercredi 16 octobre.

> Des milliers de lycéens dans la rue

Au même moment, entre 4.000 et 12.000 lycéens (selon les syndicats et la police) ont pour la deuxième journée consécutive battu le pavé dans les rues de Paris. Ils réclamaient le retour en France de Leonarda et de Khatchik Kachatryan, un lycéen de nationalité arménienne expulsé samedi dernier.

Selon l'Union nationale des lycéens (UNL), des manifestations de soutien ont également eu lieu en régions, notamment à Marseille, Grenoble, Angers, La Rochelle et Avignon. A Paris, 45 établissements ont été bloqués, a indiqué la préfecture.

> Le père de Leonarda envisage un retour en France

Depuis le Kosovo où sa famille a été expulsé, le père de Leonarda a quant à lui été très clair sur ses intentions à court terme: "Je retourne en France. C'est pour les enfants." "Nous sommes déjà allés en Espagne, Belgique, Allemagne. Hongrie. Mais les enfants préfèrent rester en France. Et je comprends ce qu'ils y trouvaient", a confié Reshat Dibrani.

L'homme, soupçonné de violence envers sa famille, a ainsi déclaré penser au bien-être de ses enfants. "Mes enfants ont de la sympathie pour la France. Et moi, je suis d'accord avec eux. Acceptés ou pas, nous retournerons là-bas", conclut-il.

M. T.