Le suicide d'un handicapé fait débat

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Ce jeudi aura lieu l'enterrement de Rémy, un jeune handicapé qui s'est suicidé dimanche à Valmondois dans le Val d'Oise. Lourdement handicapé, Rémy Salvat, 23 ans, avait écrit à Nicolas Sarkozy pour lui demander qu'on l'aide à mourir. Le chef de l'Etat avait refusé. Le jeune homme souffrait d'une maladie mitocondriale depuis l'âge de 6 ans, qui lui rongeait le système nerveux. Depuis quelques mois, il ne pouvait plus marcher.
La mère de Rémy témoigne
Très émue, sa mère, Régine Salvat revient sur la lettre adressée par son fils à Nicolas Sarkozy : « Rémy demandait à notre Président le suicide assisté. Il lui disait que ça le rassurerait profondément de savoir qu'il puisse y avoir le droit de mourir dans la dignité en étant aidé. Il a eu la réponse récemment, dans laquelle Nicolas Sarkozy lui disait que sa position personnelle et philosophique est contre. Et donc finalement, il a décidé de le faire tout seul parce que là il avait encore la possibilité et parce qu'il voyait qu'il se dégradait très vite depuis 3 mois. »
Légaliser l'euthanasie : un problème symbolique
Pierre Le Coz est vice-président du Comité national d'éthique et professeur de philosophie et d'éthique à l'université de Marseille. Une fois encore, c'est une personne lourdement handicapée et malade qui demande qu'on lui permette de mourir dignement. Aux personnes qui demandent une modification de la loi, il répond « que c'est une question immense, qu'il faut voir les effets pervers que pourrait entraîner une légalisation de l'euthanasie, en particulier auprès des personnes vulnérables, les personnes âgées. Si vous commencez par accepter que des personnes sévèrement handicapées aient le droit à l'euthanasie, vous allez aussi susciter une vive émotion du côté des associations de personnes handicapées. Celles-ci considéreront que symboliquement le droit a consacré l'idée que certaines vies méritent la mort, à la demande de l'intéressé. C'est ça le problème, c'est un problème symbolique. »