Le livre "Tous à poil" en top des ventes sur Amazon, grâce à Jean-François Copé

L'album jeunesse a bénéficié d'une publicité aussi inattendue que profitable de la part du président de l'UMP, qui avait fustigé l'ouvrage lors d'une émission politique. Il s'est hissé numéro 4 des ventes sur Amazon.

"Quand j'ai vu ça, mon sang n'a fait qu'un tour. Ça vient du centre de documentation pédagogique, ça fait partie de la liste des livres recommandés aux enseignants pour faire la classe aux enfants de primaire", s'était insurgé dimanche Jean-François Copé, pendant l'émission politique du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro.

Quelle meilleure publicité le président de l'UMP pouvait-il faire à ce qui, paradoxalement, soulève chez lui tant d'indignation, à savoir l'album de jeunesse Tous à poil ? Après son intervention, l'ouvrage, relève Le Figaro, s'est du coup hissé à la quatrième place des ventes d'Amazon. En lançant la polémique contre un livre pourtant passé relativement inaperçu lors de sa parution, l'homme politique a fait la démonstration éclatante que lancer la polémique crée paradoxalement de l'intérêt pour ce que l'on voudrait dénoncer, soit le fameux effet Streisand.

Un livre fustigé par les opposants à une "théorie du genre"

Tous à poil, ne fait pas sourire Jean-François Copé: "On ne sait pas s'il faut sourire, mais comme c'est nos enfants, on n'a pas envie de sourire". Poursuivant ensuite la lecture de l'ouvrage: "A poil le bébé, à poil la baby-sitter, à poil les voisins, à poil la mamie, à poil le chien... A poil la maîtresse...vous voyez, c'est bien pour l'autorité des professeurs!", dénonçait-il encore.

L'ouvrage a également suscité l'ire du mouvement d'extrême droite tel le Printemps français. Quant aux auteurs, Mark Daniau et Claire Franek, ils se contentent de mettre en avant les vertus didactiques de leur ouvrage face à des enfants "environnés d'images de corps plus ou moins dévêtus, dans la publicité sur les abribus, sur les couvertures de journaux people". Surtout, c'est bien là une des causes du problème, des enfants laissées souvent en face d'"images trafiquées, tronquées (...) photoshopées".

David Namias