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La piste d'une hausse de la CSG prend corps

L'idée d'augmenter la Contribution sociale généralisée (CSG) pour contribuer à résorber les déficits des comptes sociaux prend corps au sein de la conférence sociale réunie ce mardi autour du gouvernement. /Photo d'archives/REUTERS/Dado Ruvic

L'idée d'augmenter la Contribution sociale généralisée (CSG) pour contribuer à résorber les déficits des comptes sociaux prend corps au sein de la conférence sociale réunie ce mardi autour du gouvernement. /Photo d'archives/REUTERS/Dado Ruvic - -

PARIS (Reuters) - L'idée d'augmenter la Contribution sociale généralisée (CSG) pour contribuer à résorber les déficits des comptes sociaux prend...

PARIS (Reuters) - L'idée d'augmenter la Contribution sociale généralisée (CSG) pour contribuer à résorber les déficits des comptes sociaux prend corps au sein de la conférence sociale réunie ce mardi autour du gouvernement.

Cette piste a jusqu'à présent été rejetée pour une application immédiate par plusieurs ministres, qui ont renvoyé aux conclusions des discussions avec les partenaires sociaux.

Le président François Hollande ne l'a pas non plus explicitement désignée comme la solution qui serait retenue, mais il a souhaité lundi que le financement de la protection sociale ne pèse plus autant sur le travail car il pénalise de ce fait la compétitivité des entreprises.

"Je ne crois pas que les choses soient arrêtées ce matin", a dit la présidente de l'organisation patronale Medef, Laurence Parisot, à propos d'une possible hausse de la CSG, mardi sur LCI.

"Il y a beaucoup de modalités possibles", a-t-elle ajouté, souhaitant qu'une concertation soit engagée sur ce sujet.

L'avantage d'une hausse de la CSG est son efficacité financière : une hausse d'un point de cette contribution qui touche les revenus du travail et ceux du capital est équivalente à une dizaine de milliards d'euros.

Un levier utile face aux pressions pour tenir les engagements de réduction des déficits publics.

L'idée de déplacer sur une autre assiette que les salaires le coût de la protection sociale sous-tendait la hausse de la TVA décidée dans les derniers mois du quinquennat de Nicolas Sarkozy sur laquelle le gouvernement socialiste est revenu.

"EN FILIGRANE"

L'opposition de droite, qui défendait cette idée de "TVA sociale", a dénoncé mardi l'éventualité d'une hausse de la CSG.

"C'était en filigrane dans le discours de François Hollande hier", a estimé l'ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand, sur BFM-TV et RMC. "C'est une erreur sans pareille (...) La CSG, tout le monde sera aligné, et tout le monde y perdra."

Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé a également dénoncé sur Radio Classique et Public Sénat une éventuelle hausse de la CSG.

"Nous avions fait le choix d'augmenter la TVA en contrepartie de la baisse des charges patronales, (...) tout simplement parce que la TVA est payée par les importateurs. (...) Je voudrais que l'on m'explique pourquoi la CSG est plus juste que la TVA", a-t-il dit.

Le chef de file de la Droite sociale Laurent Wauquiez a estimé qu'une telle mesure serait "criminelle".

"On nous met une jolie devanture en disant 'on va changer le financement de la sécurité sociale' (...) la réalité derrière est beaucoup plus brutale, c'est 'on vous met une augmentation de la CSG dans la figure'", a dit l'ancien secrétaire d'Etat à l'Emploi, sur France 2. "Ça, pour moi c'est criminel."

Le Medef, qui a déploré l'abandon de la "TVA sociale", milite depuis longtemps pour déplacer une partie du coût de la protection sociale vers d'autres assiettes.

L'organisation patronale souhaitait à l'origine baisser simultanément les cotisations sociales payées par les salariés et les employeurs et compenser cette baisse par une augmentation de la TVA et de la CSG.

Jean-Baptiste Vey et Chine Labbé, édité par Marc Joanny