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La pêche rouvre dans le golfe de Gascogne, après quatre semaines d'arrêt pour protéger les dauphins

Des pêcheurs lancent leurs filets, au large de La Rochelle, le 21 février 2024, alors que la pêche dans le golfe de Gascogne a repris après une interdiction d'un mois (photo d'illustration)

Des pêcheurs lancent leurs filets, au large de La Rochelle, le 21 février 2024, alors que la pêche dans le golfe de Gascogne a repris après une interdiction d'un mois (photo d'illustration) - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP

L'année dernière, le nombre de dauphins morts par capture accidentelle dans la zone avait été divisé par quatre. Durant cette période, les pêcheurs sont indemnisés à 85%.

Les bateaux de plus de huit mètres ont repris la mer dans la nuit de jeudi à vendredi 21 février dans le golfe de Gascogne, après quatre semaines d'arrêt pour protéger les dauphins.

Les effets sur les captures accidentelles de petits cétacés de cette fermeture spatio-temporelle, visant environ 300 bateaux du Finistère à la frontière espagnole, ne seront pas connus immédiatement.

L'an dernier, les premiers éléments du bilan de la première période d'interdiction de la pêche, en janvier-février 2024, n'avaient été communiqués qu'en octobre. Elle avait contribué à diviser par quatre le nombre de dauphins morts par capture accidentelle dans la zone (1.450 sur l'hiver 2023-2024 contre 6.100 en moyenne entre 2017 et 2023), selon l'observatoire Pelagis, qui coordonne le Réseau national échouages.

Le CIEM, organisme scientifique international de référence, estime à 4.900 décès au maximum par an le niveau soutenable pour l'espèce.

Les pêcheurs indemnisés à 85%

À La Rochelle, le "Cap Horn II" et le "Souvenir", fileyeurs de respectivement 15 et 16 mètres de long avec six marins à bord chacun, devaient quitter le port de La Rochelle, pour pêcher de la sole, dès la réouverture.

Pendant les quatre semaines d'arrêt, l'armateur Christophe Bénéteau a "fait des petits travaux à bord, changé les batteries..."

"J'aurais aimé pouvoir le sortir de l'eau et m'occuper du carénage mais je n'avais pas le droit. Nous sommes indemnisés à 85% mais nous devrions l'être à 100%. On nous interdit de travailler alors que nous jouons le jeu", a déclaré ce mercredi le pêcheur, qui a installé sur ses navires des caméras et des effaroucheurs, émettant un signal répulsif.

Bateaux de plus de huit mètres

Le ministère de la Transition écologique a promis fin janvier que le dispositif d'aide aux "navires touchés par la fermeture ainsi que les mareyeurs", doté de 20 millions d'euros, serait ouvert "dès la fin de la période de fermeture".

"Certains bateaux de plus de huit mètres qui en avaient la possibilité ont fait le choix de partir pêcher la civelle pendant cet arrêt", dans des estuaires hors du golfe, souligne de son côté Julien Lamothe, directeur de FROM (Fonds régional d'organisation du marché du poisson) Sud Ouest.

Le directeur du port de pêche rochelais, Christophe Bertaud, anticipe, lui, déjà des pertes colossales, avec seulement deux escales de bateaux et 518 euros de redevance, comme l'an dernier, contre 60 escales et 50.000 euros de redevance en février 2023. "Et à la différence des pêcheurs, nous ne touchons aucune indemnité", déplore-t-il.

S.R. avec AFP