L'État reprend la distribution de repas aux migrants à Calais

Des migrants à Calais le 2 février 2018 - Philippe Huguen-AFP
Reprise de la distribution de repas aux migrants par les services de l'État à Calais. À partir de ce mardi, 350 repas doivent être distribués deux fois par jour dans cette commune du Pas-de-Calais où plusieurs centaines de migrants survivent en attendant de pouvoir passer au Royaume-Uni. Jusqu'à présent, des associations s'occupaient de la distribution de ces repas, entre 500 à 600 par jour.
Deux camions, ou "food-truck", ont été spécialement aménagés pour se positionner sur deux sites éloignés de plusieurs kilomètres du centre-ville. Ce dispositif mobile doit permettre d'"éviter la reconstitution" de campements à Calais, a expliqué Fabien Sudry, le préfet du Pas-de-Calais, lors de sa présentation.
Des points d'eau et des "préaux démontables"
Le petit-déjeuner, servi entre 9 heures et 11 heures, propose des boissons chaudes, du fromage et du pain. Un repas chaud, proposé dans l'après-midi entre 15 heures et 18 heures, se compose de "deux rations" qui correspondent "aux besoins nutritionnels d'un homme jeune majeur", selon le préfet du Pas-de-Calais.
Des points d'eau ont également été installés sur chacun des deux sites dont l'un se situe non loin de l'ancienne "jungle". Des "préaux démontables" doivent permettre aux migrants de se mettre à l'abri le temps du repas.
"On ne vas pas se cantonner à 350 repas"
Stéphane Daval, le président de l'association La Vie active -mandatée pour distribuer les repas- assure être prêt à faire face à une demande plus importante.
"On table sur 350 personnes présentes sur la zone. Mais bien évidemment, on ne vas pas se cantonner à 350 repas. On a prévu plus et on a une capacité de réactivité et d'aller chercher s'il le faut d'autres plats chauffés très rapidement si le besoin s'en faisait ressentir. On ne va pas être à court", a déclaré à BFMTV son président.
Mais ce mardi matin, plus de journalistes, de bénévoles, d'agents de l'Office français de l'immigration et de l'intégration que de migrants étaient sur place lors de la première distribution. Selon La Voix du Nord, seuls deux migrants se sont présentés. Les sites, sécurisés par les forces de l'ordre, suscitent la méfiance des migrants.
Ne tolérer "aucune installation de campements illicites"
Pour Christian Salomé, président de l'association l'Auberge des Migrants, ces points de distribution sont trop éloignés. "Les migrants du centre-ville vont devoir marcher 4 kilomètres pour avoir accès à la nourriture. C'est long 4 kilomètres pour arriver dans une zone industrielle", regrette-t-il pour le Huffington post.
Emmanuel Macron l'avait annoncé au mois de janvier dernier lors de sa visite à Calais. Le président de la République avait assuré que l'État allait se charger de la distribution de repas dans cette ville portuaire.
"Il y a un service que nous n'apportons pas encore. C'est l'accès à la nourriture et aux repas, qui est assuré aujourd'hui par les associations. Je vais vous le dire très clairement, nous allons le prendre à notre charge, de manière organisée, avec des points mobiles, sans tolérer aucune installation de campements illicites."