Jugé pour avoir tué sa femme parce qu'elle possédait une photo de Francky Vincent

Henri Leclaire. - AFP
Abadio O., qui avait imaginé une liaison adultère, comparaît à partir de lundi matin devant la cour d’assises du Val-d’Oise comme le rapporte Le Parisien.
L'enjeu de son procès sera de comprendre comment la soirée du 6 janvier 2012 a viré au drame en seulement quelques minutes. Vers 23 heures, l'accusé trouve dans le sac à main de son épouse, âgée de 57 ans, une photo d’un chanteur bien connu des amateurs de zouk, Francky Vincent. Convaincu que sa femme le trompe avec l'artiste, il lui demande des explications et perd rapidement le contrôle.
Des problèmes psychiatriques au coeur du dossier
Il s’empare alors d’une machette et frappe à plusieurs reprises son épouse au niveau du crâne. Elle décède rapidement sous les coups de son mari. "Il n’y a rien, dans l’histoire du couple, qui aurait pu laisser présager de tels faits. Il n’y a pas eu d’épisode de violence. Il n’était pas question d’adultère", confie Me Barbara Boamah, l'avocate des deux filles du couple.
La question de la photo de Francky Vincent sera abordée au cours du procès, mais il ne s’agit que d’un déclencheur pour l'avocate des parties civiles: "ce n’est pas le cœur du dossier". L’état de santé de l’accusé, qui a toujours reconnu les faits, sera largement discuté. "Il s’exprime très peu et évoque toujours cette photo qui a provoqué sa colère", indique son avocate, Me Sonia Barthélémy qui estime que le contexte psychiatrique, reconnu par les médecins, est capital pour comprendre l'affaire.
L'irresponsabilité pénale en question
"L’expert a conclu à une altération de son discernement, parle d’une forme de schizophrénie. J’ai demandé une contre-expertise, mais nous n’avons jamais pu l’obtenir", regrette l’avocate, pour qui la question de son irresponsabilité pénale se pose.
"Cela faisait plusieurs années qu’il n’allait pas bien. Il a arrêté de travailler depuis 2007. À partir de ce jour, il s’est renfermé, ne parlait plus et ne supportait plus la vie sociale de sa femme. Il s’est persuadé d’être victime d’un adultère. Il y a eu des signes, des épisodes délirants" explique son avocate. Le quartier où vivait le couple, qui se souvient d'une famille sans histoire, est toujours sous le choc aujourd'hui.