Indonésie: les baisers sont interdits à partir de 21 heures

C'est dans ce district touristique de Purwakarta que les jeunes de 17 ans n'ont plus le droit de s'embrasser après 21 heures. - Haspriadi Kurniawan - Flickr - CC
Dedi Mulyadi, dirigeant du district de Purwakarta, une région située à l’ouest de la capitale, Jakarta, a décidé d’interdire aux couples non mariés les rendez-vous galants après 21 heures. Mise en place d’abord dans quelques villages pilotes, cette nouvelle réglementation a été étendue à tout le district le 1er octobre, selon Le Monde.
S’ils transgressent la loi, les jeunes de 17 ans - l’âge minimum légal pour se marier - recevront trois avertissements dans un premier temps. S’ils recommencent, ils devront se présenter devant le dirigeant qui décidera, avec l’accord des parents, s’il faut ou non les marier.
Des pavillons de rencontre
On compte déjà un couple qui a été "forcé de se marier" dans le village de Cijunti, selon un article de Tempo du 2 octobre. Ces deux personnes, divorcées, ne voulaient pas arrêter de se voir et avaient été prises sur le fait à minuit, trois fois de suite.
"L’homme avait été prévenu mais il est têtu", explique le chef du village Dedi Mulyadi. Il affirme avoir fait construire des "pavillons de rencontre" dans six localités, avec chaises, tables, jardin, Wi-Fi et caméras de surveillance, "mais sans pièces fermées", rassure-t-il, pour que les gens puissent se retrouver, mais toujours avant 21 heures.
Le jeune dirigeant, très actif sur les réseaux sociaux, vient d’ailleurs de publier un post à ce sujet sur Facebook. On le voit inspecter en personne l’installation des caméras. Il veut ainsi équiper plus de la moitié des villages d’ici à la fin de l’année.
Protéger l’honneur des parents des jeunes filles
Gardien des traditions, Dedi Mulyadi espère que, grâce à cette interdiction, les jeunes se coucheront plus tôt et reviendront sur ce qu’il considère comme le droit chemin. Il veut aussi "protéger l’honneur des parents des jeunes filles et lutter contre les grossesses non désirées".
Dans son district, où les avortements sont interdits, comme dans le reste du pays, le taux de mortalité maternelle est deux fois plus élevé que la moyenne nationale. En cause selon les autorités: de trop jeunes mères, qui sont accusées de gonfler les statistiques. Celui qui a été élu à deux reprises déjà à la tête du district assure que "90 % des gens sont en faveur de cette interdiction".
Même si ce chiffre ne repose pas forcément sur une enquête solide, la journaliste Dewi Rina estime que les habitants de cette région rurale, assez conservatrice, ne sont finalement pas tellement choqués par la mesure: "Même si cela peut paraître fou de l’extérieur, cela rassure les mères".