Insee: de moins en moins d'hommes connaissent la paternité

Les hommes qui ont connu la paternité, biologique ou adoptive, sont de moins en moins nombreux en France (photo d'illustration). - -
La paternité se perd. Ces 20 dernières années, l'infécondité a fortement augmenté chez les hommes, révèle ce jeudi une vaste enquête de l'Insee sur "le portrait social de la France". La proportion de femmes sans enfants, elle, a beaucoup moins progressé.
En conséquence, l'écart d'infécondité entre hommes et femmes est passé de 2 à 7 points entre les générations 1941-45 et 1961-65. Une augmentation qui s'explique en partie par la plus forte proportion (un sur dix) d'hommes n'ayant jamais vécu en couple dans la génération 1961-65. Mais pas seulement: la part d'hommes sans enfants parmi ceux qui ont vécu en couple est elle aussi passée de 9% à 12%.
Diplômées et cadres ont plus d'enfants
Les femmes, elles, sont largement moins touchées par la baisse de la fécondité. Dans la génération 1961-65, seule une sur sept n'a pas d'enfant - biologique ou adopté -, contre un homme sur cinq.
Fini aussi, le cliché du choix entre carrière et enfant. L'écart d'infécondité entre mères diplômées et mères non-diplômées s'est largement réduit: 10 points contre 3 en trente ans! Cela s'explique par le fait que les femmes les plus diplômées sont moins souvent qu'avant sans enfant (2,17 en moyenne pour les titulaires du bac nées entre 1961 et 65) alors que les non diplômées en ont moins (2,74 en moyenne).
Et comme pour les diplômes, les disparités de fécondité entre catégories sociales s'amenuisent. Même si les femmes cadres restent aujourd'hui plus fréquemment sans enfant, et moins fécondes, que les ouvrières (2,07 enfants contre 2,37 en moyenne).
|||Infécondité: proportion de personnes qui n'ont pas de descendance, à ne pas confondre avec la stérilité ou l'infertilité.