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INFO BFMTV. Déserts médicaux: un interne sur deux en grève contre la loi Garot selon les syndicats

Les médecins en grève (image d'illustration)

Les médecins en grève (image d'illustration) - AFP

Selon une première estimation, 15.000 internes participeraient au mouvement de grève contre la loi Garot sur la régularisation de médecins généralistes pour lutter contre les déserts médicaux.

Les médecins contre la régularisation des généralistes. Depuis lundi 28 avril, les médecins se mobilisent contre la proposition de loi Garot, qui vise à réguler l'installation de leur profession, pour lutter contre les déserts médicaux.

Selon les informations de BFMTV, 15.000 internes sont grévistes et participent à la mobilisation, soit un interne sur deux, à en croire les premières estimations des syndicats transmises ce mardi 29 avril.

Un texte critiqué

Le mécontentement vient d'une proposition de loi transpartisane, à l'initiative de Guillaume Garot (PS), dont l'article-phare a été adopté début avril par l'Assemblée nationale, l'examen du reste du texte étant prévu début mai.

Le texte, qui prône une régulation des installations en faveur des déserts médicaux, provoque la colère des médecins libéraux, étudiants en médecine, internes et jeunes médecins, pour qui le projet "mettra à mal l'attractivité de la médecine libérale, aujourd'hui le premier rempart du système de santé".

Lucas Poittevin, président de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), a lancé le 16 avril un appel à "une grève nationale intersyndicale illimitée à partir du 28 avril".

"Unir toute la profession"

"Pour la première fois, on a réussi à unir toute la profession contre une proposition de loi que tout le monde juge délétaire", se félicite sur BFMTV Bastien Bailleul, interne et président du Syndicat des internes en médecine générale.

Pour lui, cette loi "va pénaliser encore le métier, rajouter des contraintes et donc faire fuir les jeunes médecins vers d'autres modes d'exercice". "La solution, elle ne vient pas par la contrainte, elle vient par l'accompagnement", résume-t-il, notamment par le biais de stage dans les régions sous dotées en médecins et des moyens facilitant leur installation.

Le gouvernement, hostile au projet Garot, a allumé un contre-feu vendredi, en présentant comme une alternative à la "fin de la liberté d'installation" un plan de lutte contre les déserts médicaux, en imposant deux jours par mois de temps de consultation aux médecins dans les zones prioritaires du territoire.

Pour le député Garot, le principe de consultation avancée deux jours par mois ne répondra pas "à l'ampleur du problème : les zones les moins bien dotées sont rarement à proximité géographique des zones les mieux dotées".

Margaux de Frouville avec Lucie Valais