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Incendie de l'usine Lubrizol: à quoi sont dues les odeurs qui incommodent les Rouennais?

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Les hydrocarbures et les fûts qui ont brûlé durant l'incendie de l'usine Lubrizol, jeudi dernier, sont à l'origine des odeurs nauséabondes qui envahissent la ville depuis six jours et qui provoquent des maux de tête et des nausées aux habitants.

Six jours après l’incendie sur le site de Lubrizol, l’épais nuage de fumée et la suie, les odeurs incommodantes persistent toujours à Rouen. Ces effluves âcres, assimilées à une odeur "d’œuf pourri", peuvent occasionner des maux de tête, des nausées et des vomissements.

Elles ont déjà entraîné la fermeture de "cinq à six écoles car les enseignants ont fait usage de leur droit de retrait" et ont "demandé aux parents de venir chercher leurs enfants", selon le cabinet du maire de la ville. Vendredi matin, la direction de France 3 à Rouen avait même fini par évacuer les employés, en pleine diffusion d'une émission, en raison de l’odeur nauséabonde entraînant des vomissements

"Odeur extrêmement désagréable"

"J'habite sur une des communes impactées par le panache et par l'odeur extrêmement désagréable. On a eu beau se confiner, on ne pouvait absolument pas laisser les enfants dormir dans leur chambre. On a descendu les matelas et on a dormi à cinq dans la salle de séjour", a raconté Me Karim Berbra à l'AFP après avoir "porté plainte à titre personnel pour mise en danger de la vie d'autrui".

Ces émanations sont "gênantes", a reconnu lundi le Premier ministre, en déplacement sur le site de Lubrizol, mais elles ne sont "pas nocives", a-t-il assuré. Des mots qui sont loin de convaincre les Rouennais qui s’interrogent sur la provenance de ces émanations et la raison de leur persistance.

Hydrocarbures et fûts brûlés

"Ces odeurs sont liées aux hydrocarbures, mercaptans et résidus d’hydrocarbures présents en grande quantité sur le site et qui ont été impactés par l’incendie", précise la préfecture de Seine-Maritime sur son site Internet dans un "questions-réponses" mis en ligne ce mercredi. Mardi, le préfet Pierre-André Durand a fait savoir lors d’une conférence de presse que "des actions pour faire cesser les odeurs incommodantes et anxiogènes" étaient en cours.

"Nous travaillons à dégager toute cette nappe d’hydrocarbures, d’huile, d’eau et de mousse qui résultent du sinistre et de son traitement et qui participent à la mauvaise odeur qui s’étend sur la ville de Rouen et ses environs", a-t-il détaillé.

Les effluves proviennent également des 1000 fûts qui ont été endommagés lors de l’incendie et dont 160 sont dans un "état délicat", précise Pierre-André Durand, qui a signé un protocole d’intervention afin de les extraire du site.

Améliorations "d'ici la fin de la semaine"

"Nous espérons que par le traitement de ces deux sources nous parviendront d’ici la fin de la semaine à réduire considérablement ces odeurs inconfortables", a indiqué le préfet.

Sur son site, la préfecture précise que les odeurs "peuvent être encore perçues pendant le temps de refroidissement des fûts, à proximité du site, et à distance, en fonction de l’intensité et de la direction des vents".

Ambre Lepoivre