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"Ils m'ont démolie": le calvaire de Garance, victime de harcèlement dans son collège de Dijon

Extrait de la lettre écrite par Garance, une élève de quatrième harcelée dans son collège de Dijon, dans laquelle elle explique ce qu'elle subit dans son établissement.

Extrait de la lettre écrite par Garance, une élève de quatrième harcelée dans son collège de Dijon, dans laquelle elle explique ce qu'elle subit dans son établissement. - BFMTV

Garance, en quatrième dans un collège de Dijon, est insultée et moquée par d'autres élèves de sa classe depuis septembre. Ses parents ont porté plainte contre les harceleurs, faute de soutien de l'établissement.

"Je ne sais plus qui je suis. Je suis perdue, triste, abandonnée (...). Ils m'ont démolie". Ces mots sont ceux que Garance a écrit dans une lettre pour expliquer le harcèlement qu'elle subit depuis la rentrée de septembre de la part de plusieurs élèves dans sa classe de quatrième d'un collège de Dijon.

Son père a alerté la direction de l'établissement, mais son signalement est resté sans réponse. Les parents de Garance ont décidé de porter plainte contre quatre adolescents qu'ils estiment être responsables du calvaire de leur fille.

"Ces dernières semaines, elles nous a fait part du fait que le harcèlement était systématique, n'avait jamais cessé depuis la rentrée en fait, et se traduisait par des insultes, quolibets, moqueries permanentes...", explique Renaud, le père de Garance.

"Pétasse", "t'es toute seule"

Le harcèlement de la collégienne ne s'arrête malheureusement pas aux grilles de son établissement: les insultes persistent sur les réseaux sociaux, comment en atteste plusieurs feuilles de papier sur lesquelles sont conservées des captures d'écran de messages de haine postées sur les réseaux sociaux, dont Snapchat.

"Dans leurs mots à eux: 'Garance counnasse', 'pétasse', 't'es toute seule, toute seule, toute seule'", lit-il aux reporters de BFMTV.

Renaud, le père de Garance, montre les feuilles où il conserve des messages d'insultes à l'encontre de sa fille, Garance, harcelée dans son collège de Dijon.
Renaud, le père de Garance, montre les feuilles où il conserve des messages d'insultes à l'encontre de sa fille, Garance, harcelée dans son collège de Dijon. © BFMTV

Cette violence et un isolement perpétuels qui finissent par affecter le comportement de Garance. "D'une adolescente plutôt ouverte et rieuse, elle est devenue très renfrognée. Elle avait un comportement très sur la défensive, vraiment assez vindicatif".

Le rectorat reconnaît le problème

Malgré les signalements faits au collège, la famille dit se sentir méprisée et abandonnée par l'établissement. De son côté, le rectorat souhaite faire toute la lumière sur le déroulé des faits, même s'il assure que la situation a été identifiée.

"Elle a fait l'objet d'un traitement, peut-être pas le bon. Elle s'est poursuivie sans que l'équipe éducative ne s'en rende compte", reconnaît Pierre N'Gahane, le recteur de l'Académie de Dijon.

"Il faut peut-être qu'on revoie les procédures, il faut peut-être qu'on voie les choses, mais la qualification de harcèlement, elle n'est pas immédiate. Il y a des situations qui sont faciles à identifier, il y en a d'autres qui sont un peu plus compliquées, un peu plus complexes", ajoute-t-il.

La famille espère surtout que Garance pourra changer de classe dès la rentrée prochaine. Le gouvernement a annoncé dimanche qu'une heure de prévention "harcèlement et réseaux sociaux" allait être dispensée dans tous les collèges de France durant la semaine du 12 au 16 juin. D'autres mesures doivent être annoncées pour la rentrée de septembre.

Léonie Outtier, Olivier Galup