Hautes-Alpes: deux militants interpellés après l'entrée de migrants dimanche

Face à face entre les forces de l'ordre et des militants accompagnant des migrants à Montgenèvre, à la frontière franco-italienne, le 22 avril 2018 - Handout, LOCALTEAM/AFP/Archives
Deux personnes ont été interpellées et placées en garde à vue dans les Hautes-Alpes après avoir pris part dimanche après-midi à l'entrée en France d'une trentaine de migrants venant d'Italie.
Aide à l'entrée d'étrangers
Selon une source proche de l'enquête, ces deux hommes, dont un ressortissant étranger, "ont participé activement aux débordements survenus au col de Montgenèvre" quand une centaine de militants français et italiens ont franchi la frontière au col de Montgenèvre avec une trentaine de migrants.
Le parquet de Gap a confirmé "plusieurs interpellations" en précisant que les mis en cause étaient en garde à vue pour "aide à l'entrée d'étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée".
Une action de Génération identitaire
Empruntant les pistes de la station de ski de Montgenèvre, militants et migrants se sont brièvement heurtés dimanche aux forces de l'ordre avant de rejoindre Briançon par la route, encadrés par la gendarmerie.
Cette action est intervenue après que des militants de Génération identitaire (extrême droite) eurent bloqué de samedi à dimanche matin le col de l'Échelle, à six kilomètres de la frontière, qu'ils considèrent comme un "point stratégique de passage des clandestins". Ils y avaient matérialisé une "frontière symbolique" avec du grillage de chantier et déployé une banderole à flanc de montagne, relayant le message en anglais "no way" (accès fermé).
Respecter les "droits des migrants"
"Pour nous, l'enjeu doit rester le respect des droits fondamentaux des migrants, dont les demandeurs d'asile. Et les pratiques des associations comme de la population doivent rester la fraternité, non la violence", a déclaré Michel Rousseau, trésorier de l'association Tous Migrants.
"Les manifestations, ça nous inquiète. Ça nous fait peur", a confié pour sa part Mamoud, accueilli au "Refuge Solidaire", entré en France par le col de l'Échelle le 7 avril avec "une dizaine de garçons".
Depuis un an, les Hautes-Alpes connaissent un afflux exponentiel de migrants, essentiellement d'Afrique de l'Ouest. Selon la préfecture, 315 personnes en situation irrégulière ont été refoulées vers l'Italie en 2016 et 1.900 en 2017.