Calais: la colère des salariés de Calaire Chimie

A Calais, les salariés d’une usine de chimie ne décolèrent pas. Leur entreprise, placée en liquidation judiciaire il y a 5 mois, doit être reprise par Synthexim qui prévoit le licenciement de plus de la moitié des salariés.

Sur le parking de Calaire Chimie, la berline allemande du directeur n'est plus qu'un tas de ferraille, bombardé de projectiles. Après l'annonce mardi de la reprise de l'usine par Synthexim, les salariés de l'entreprise, après une assemblée générale, ont aussitôt décidé de bloquer l'usine, appelant le gouvernement à l'aide.

Depuis quatre jours, ils empêchent l'accès au site avec un feu et des conteneurs qui portent la mention "cyanure".

"Ce ne sont que des produits chimiques", explique Xavier Collart, représentant FO de Calaire Chimie, en montrant les conteneurs. "Vous voyez, il y a du cyanure, du méthanol, des acides. On fait pression", ajoute-t-il. Synthexim, filiale calaisienne d'Axyntis, groupe repreneur, compte supprimer 111 postes sur les 191 existants.

Benoît Hamon et Arnaud Montebourg sollicités

Axyntis assure pouvoir, dès la première année, apporter 15 millions d'euros de chiffre d'affaires grâce à ses clients, avec l'objectif d'atteindre 120 salariés d'ici 2016. Les salariés ne comprennent pas. "C'est une entreprise qui fonctionne, qui a des clients, qui marche. Mais en haut on a décidé qu'il y avait trop de masse salariale et qu'il fallait la diminuer", s'indigne Jean-Paul Rozanès, secrétaire général FO Calais.

La reprise par Synthexim, sera effective le 1er novembre. L'an passé, 50 emplois avaient déjà été supprimés. Cette fois-ci, c'en est trop, les responsables syndicaux demandent une réunion d’urgence au plus haut sommet de l’État.

A.-L.B. avec Sophie Hébrard