Gilets jaunes: le point sur la situation en Ile-de-France

Avant la manifestation nationale des gilets jaunes ce samedi à Paris, quelques actions de blocage et de filtrage résistent encore en Ile-de-France. Néanmoins, la mobilisation reste faible dans la région. Si une vingtaine d’opérations se sont tenues samedi dernier sur le territoire francilien, seuls trois points de rassemblement ont été recensés ces derniers jours.
L’un d’entre eux vise la raffinerie Total de Grandpuits (Seine-et-Marne) où plus aucun camion ne pouvait être approvisionné lundi. Sur place, les manifestants ont obtenu le soutien de routiers qui ont arrêté leurs camions devant la raffinerie. Le barrage a été levé ce mardi matin avant de reprendre dans l’après-midi.
Les gilets jaunes au péage du Buchelay
Au péage du Buchelay sur l’A13, un groupe d’une cinquantaine de gilets jaunes se réunit vers 14 heures tous les jours depuis samedi pour réaliser différentes actions. C’était encore le cas ce mardi sur le site où les manifestants ont organisé une opération de filtrage. La veille, entre 70 et 100 personnes étaient mobilisées pour une opération "péage gratuit".
Ces opérations sont effectuées sous le contrôle de policiers. Chaque jour, vers 17 ou 18 heures, quand la pression policière devient trop forte, les gilets jaunes sont obligés de quitter la zone, avant de revenir le lendemain.
"Au péage de Buchelay, ça se passe depuis samedi après-midi. On se donne un point de rendez-vous avec les gilets jaunes. On est environ une cinquantaine tous les jours à venir sur le péage pour manifester contre les taxes. C’est la première fois que je manifeste comme cela. On fait des réunions pour savoir comment on s’organise, on fait un vote et on vient sur le péage. Il n’y a aucun leader", rapporte Dominique, un des gilets jaune présents sur place.
L'Ile-de-France moins mobilisée
Les mêmes types d’opérations ont été menées au péage de Coutevroult (Seine-et-Marne). Malgré ces trois points de rassemblement, les gilets jaunes franciliens semblent avoir plus de mal à se mobiliser en semaine. À titre de comparaison, il y a eu ce mardi une vingtaine d’opérations en Normandie et une dizaine dans les Hauts-de-France.
Il faut dire que les Franciliens utilisent beaucoup moins leur voiture, le maillage des transports étant très dense. Au total, 43% des Franciliens disent aller travailler en bus, en RER ou en métro, contre 8% en région. D'où un intérêt moindre pour les problématiques liées au carburant.
Autre raison: les gilets jaunes sont particulièrement suivis par les retraités, les ouvriers et les employés. Or, on compte davantage de cadres supérieurs en Ile-de-France, selon l’Insee. Ces derniers seraient moins sensibles aux revendications des gilets jaunes.
Mais à défaut de mobiliser massivement en semaine au niveau local, les gilets jaunes franciliens comptent sur la manifestation nationale de samedi, à Paris. Déjà 28.000 personnes ont indiqué sur les réseaux sociaux qu’elles allaient y participer.