Garde partagée: dans l'Oise, une "zone de rencontre neutre" pour les couples séparés

À Pont-Sainte-Maxence, dans l’Oise, une "zone de rencontre neutre" a été crée devant les locaux de la gendarmerie. Elle permet de faciliter l'échange d'enfants entre couples séparés ou en passe de l'être.

Éviter "l'angoisse du vendredi soir." Pour faciliter l'échange d'enfants entre couples séparés (ou qui sont en passe de l'être), la gendarmerie de Pont-Sainte-Maxence a mis en place devant ses locaux une "zone de rencontre neutre". Deux places de parking au premier abord classiques, mais qui permettent aux parents divorcés ou séparés de se rencontrer en toute sécurité, dans le cadre de la garde partagée d’enfants.

En plus des nombreuses caméras de vidéosurveillance qui couvrent le périmètre, un bouton d’alerte est installé. Il permet, "s'il devait y avoir une difficulté, une intervention immédiate des gendarmes", postés dans leurs bureaux à quelques mètres de là, explique à BFMTV le lieutenant Benjamin Coumel.

Les images sont enregistrées pendant trente jours. Elles sont utiles en cas d’incident ou de dépôt de plainte.

"Un dispositif dissuasif et efficace"

Cette "zone de rencontre neutre" est surtout utilisée les vendredi et les dimanche soirs, par "des couples en instance de séparation, dont l'ex-compagne ne veut pas révéler sa nouvelle adresse", poursuit le lieutenant

À Pont-Sainte-Maxence, le dispositif va être expérimenté pour six mois. La première "zone de rencontre neutre" devant une gendarmerie a vu le jour en France en 2022, en Charente-Maritime.

"Un dispositif dissuasif, efficace et simple à mettre en œuvre, qui est amené à essaimer sur le territoire national", assure le ministère de l'Intérieur.

Des réserves

Pour les assciations, la mise en place de cette zone neutre est encourageante. Mais il faut aller encore plus loin, plaide Pauline Baron au micro de BFMTV . "On le sait et on le voit: on a encore beaucoup de gendarmes qui ne sont pas formés aux violences, notamment aux violences psychologiques", souligne cette militante féministe chez Nous Toutes.

"Certes, il y a la vidéo. Certes, il y a les gendarmes. Mais qu'est-ce qu'il se passe en cas de violences?" demande-t-elle.

"On peut se poser la question de ce que ressent un enfant lors du passage de bras devant une gendarmerie qui symbolise une certaine gravité. Et en même temps lorsque des parents en arrivent là, c’est que le conflit est déjà très ancré", souligne aussi après du Parisien l'avocate Delphine Le Gac.

3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violences

Le "3919", "Violence Femmes Info", est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). C'est gratuit et anonyme. Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).

Pierre Barbin avec Ariel Guez