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Files d'attente interminables d'étudiants devant les points de distribution d'aide alimentaire

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Les étudiants en situation de précarité, sans stage ou emploi en raison de la crise sanitaire, allongent à nouveau les files d'attente des points de distribution des colis alimentaires. Une situation qui inquiète les associations.

Une file d'attente interminable. Devant les points de distribution de colis alimentaires, les étudiants patientent pour obtenir leur panier repas en cette rentrée universitaire. Avec la crise sanitaire, ces jeunes se sont retrouvés en situation de précarité, dans l'incapacité de décrocher un stage ou un emploi.

"Ca m'avait vraiment aidé de pouvoir me dire que quelqu'un allait être là pour moi toutes les semaines à me donner quelque chose, un complément alimentaire, et que j'allais pouvoir manger à ma faim", explique Camille, 21 ans, devant un point de distribution à Paris.

Près de la moitié des étudiants sautent des repas

D'après l'association Linkee, qui distribue entre 150.000 et 200.000 repas par semaine, 46% des étudiants sautent des repas pour des raisons financières. "Cela augmente chaque jour, chaque semaine, il y a de plus en plus d'étudiants qui viennent aux distributions", explique une bénévole de l'association qui essaie de les mettre à l'aise car "ça peut ne pas être agréable."

"Le profil de ces étudiants précaire est varié, des ingénieurs aux médecins, indique Julien Meimon, président de l'association Linkee, à BFMTV. "On a des étudiants qui sont pour moitié venus pour la première fois à une distribution alimentaire l'année dernière, ce qui montre la brutalité et la violence de la crise qu'on traverse. C'est une crise sanitaire mais aussi une crise sociale qui va durer extrêmement longtemps." Selon lui, son association sert de "filet de sécurité" pour pallier les défaillances de l'Etat.

La présidente de l'Unef, Mélanie Luce, en veut pour preuve la supression du repas à un euro pour les étudiants non boursiers depuis la rentrée 2021. Cet allégement avait été mis en en place en janvier. Une précarité accrue alors que les jeunes n'auraient pas retrouvé de job étudiant pour améliorer leur situation. Avant la crise sanitaire, un étudiant sur deux était salarié, rappelle Mélanie Luce: "on était déjà précaire, et la seule solution qu'on avait, on nous l'a prise."

Nina Jackowski