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"Expédition un peu folle": deux frères girondins partent en direction d'une île perdue de l'océan Indien pour honorer leur ancêtre

Une capture d'écran Instagram postée par les descendants de l'amiral et astronome Ernest Mouchez.

Une capture d'écran Instagram postée par les descendants de l'amiral et astronome Ernest Mouchez. - Instagram

Matthias et Barthélémy, deux frères girondins, vont déposer une plaque commémorative en l'honneur de leur arrière-arrière-grand-père sur l'île de Saint-Paul, dans les Terres australes et antarctiques françaises.

Deux frères et un projet fou: "si nous allions voir cette île Saint-Paul de nos propres yeux?". Ce samedi 16 novembre, France 3 partage le désir d'aventure et de mémoire de deux frères girondins, Matthias et Barthélémy, prêts à se rendre à des milliers de kilomètres pour suivre les traces d'un ancêtre, leur arrière-arrière-grand-père, l'Amiral et astronome Ernest Mouchez.

"Bercés par les aventures de l'amiral durant notre enfance, nous avons rêvé de partir sur ses traces. Un jour, nous nous sommes dit: "Soyons fous! Si nous allions voir cette île Saint-Paul de nos propres yeux?'", racontent les deux frères dans une publication Instagram.

Leur cap, une petite île de l'océan Indien, l'île de Saint-Paul, microscopique territoire français à 3.000 kilomètres de la Réunion, aujourd'hui administré par les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf).

Un lieu où il est impossible de se rendre sans autorisation, et uniquement accessible par un bateau ravitailleur, le "Marion Dufresne", comme l'expliquent les aventuriers modernes à France 3.

La date du départ depuis la Réunion: le 19 novembre prochain, pour un voyage total de 9.000 kilomètres à bord du ravitailleur reliant les îles australes. Ce projet "Vénus en vue" est soutenu par l'Association française d'astronomie et de nombreux donateurs ayant versé au total 20.000 euros dans une campagne de financement participatif.

Sur les traces d'une avancée scientifique majeure

Mais pourquoi embarquent-ils vers ce postillon perdu dans l'océan? C'est là que, le 9 décembre 1874, leur ancêtre est venu observer le passage de Vénus. Ce jour-là, grâce à une météo favorable, celui-ci a pu calculer "l'unité astronomique qui est la distance de la terre au soleil", que les descendants présentent comme l'observation "la plus précise" de l'époque ensuite étudiée par l'académie des sciences.

L'île australe de Saint Paul, photographiée en février 2014.
L'île australe de Saint Paul, photographiée en février 2014. © Francis Letourmy - Wikipedia

"J'admire le courage de l'aventure dans les mers isolées du grand sud. Et comment ont-ils fait pour s'installer, se nourrir durant toutes ces semaines, sous cette météo ingrate et pour en revenir tous vivants?!", a témoigné Matthias à la télévision locale, à propos de "l'expédition un peu folle" de son ancêtre.

"J'espère que la météo sera bonne pour nous au moment d'apercevoir l'île Saint-Paul. Notre histoire est si belle qu'il fera un temps qui nous permettra de débarquer", ajoute le Girondin.

Au bout du voyage, les arrière-arrière-petit-fils pourront déposer une plaque commémorative sur l'île, avec l'accord de la préfecture de ces territoires.

Tom Kerkour