Esclavage: le Cran demande réparation à des banques et familles bordelaises

Louis-Georges Tin du Cran (ici en 2013) souhaite obtenir des réparations des banques et familles qui ont "joué un rôle central dans la traite négrière" - -
Le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) a demandé réparation à des institutions bancaires et familles bordelaises qu'il accuse d'avoir profité de la traite des Noirs, lors d'un rassemblement à Paris samedi, jour de commémoration de l'abolition de l'esclavage.
Une centaine de personnes, en gilet jaune fluo, avaient bravé la pluie pour se rassembler à son appel dans le centre de Paris, place de la Sorbonne. Le président du Cran, Louis-George Tin, a notamment accusé le Credit Suisse, la Banque de France, l'ancienne banque Mallet et plusieurs familles bordelaises d'avoir "joué un rôle central dans la traite négrière".
"Tendre la main"
"C'est le travail des esclaves qui a permis de constituer la Banque de France et c'est la Banque de France qui a permis de constituer la France", a-t-il ajouté. Le Cran, qui a déjà engagé des poursuites en justice contre l'Etat, la CDC et le groupe Spie Batignolles, les accusant d'avoir profité de l'esclavage, a cette fois choisi "d'interpeller publiquement" ces banques et familles, de leur "tendre la main" dans une "démarche de dialogue".
"Nous les invitons à rentrer en contact avec des associations ou des municipalités pour voir comment elles pourraient contribuer d'une manière ou d'une autre à des réparations", a déclaré Louis-George Tin. "En fonction, nous verrons si nous donnons des suites judiciaires", a-t-il continué. Il y a un an le président François Hollande avait fermé la porte à toute compensation financière, citant le poète martiniquais Aimé Césaire qui évoquait une "impossible réparation".
Louis-George Tin a de nouveau demandé à François Hollande de s'excuser publiquement pour la responsabilité de la France dans la traite négrière, d'engager une réforme agraire outre-mer, de rembourser la rançon que la France a touchée d'Haïti à son indépendance et de créer un musée en métropole dédié à la colonisation.