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Société

EPR : le calendrier prévoyant une ouverture en 2016 « sera tenu »

Flamanville dans la Manche

Flamanville dans la Manche - -

Delphine Batho, ministre de l'Ecologie et de l'Energie, a assuré mardi que le « calendrier d'une ouverture en 2016 » du réacteur EPR en construction à Flamanville (Manche) serait « tenu ». EDF avait annoncé lundi un surcout de 2 milliards d'euros.

Le réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville dans la Manche verra bien le jour en 2016. Delphine Batho, la ministre de l’Ecologie et de l’Energie a assuré ce mardi que « le calendrier d’une ouverture en 2016 sera tenu » au lendemain de l'annonce par EDF d'un surcoût de 2 milliards d'euros, ce qui porte le cout total du projet à 8,5 milliards. « Nous sommes maintenant dans une phase où 93% des travaux de génie civil - du gros oeuvre - sont réalisés (...). Et le calendrier maintenant d'une ouverture en 2016 sera tenu », a-t-elle dit à l'issue d'un séminaire gouvernemental à Matignon sur la transition écologique, soulignant que les chiffres publiés lundi par EDF étaient un « élément de transparence ».
En 2005, EDF avait estimé le coût de la construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville à 3,3 milliards d'euros, puis l'avait revu à 4 milliards en 2008 et à 6 milliards en 2011.

« Briser le mythe du nucléaire pas cher »

Cette nouvelle tombe au plus mal pour EDF, alors que le gouvernement vient de lancer le débat national sur la transition énergétique, qui doit aider à définir la politique énergétique de la France et proposer des pistes pour réduire de 75 à 50% la part du nucléaire dans l'électricité à l'horizon 2025.
Le groupe a en outre écopé lundi pour la première fois d'une amende de 4 000 euros suite à une fuite radioactive à Golfech (Tarn-et-Garonne).
« Cette annonce enterre la compétitivité de l'EPR face à l'éolien et tue aussi la crédibilité de l'EPR à l'export », a déclaré Sophia Majnoni, en charge des questions nucléaires à Greenpeace France. « Voilà qui vient briser le mythe, si cela n'était pas déjà fait, du nucléaire pas cher. Ce sont 8,5 milliards gaspillés et détournés des véritables alternatives. Il faut arrêter les frais et stopper ce chantier qui est absurde », a renchéri Charlotte Mijeon, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire.
Un argument rejeté par Hervé Machenaud, directeur de la production et de l'ingéniérie chez EDF, qui assure que même à ce niveau, le nucléaire reste moins cher que les énergies renouvelables hors hydraulique.

La Rédaction avec AFP