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Société

Emmanuel Macron s'engage à accueillir 10.000 réfugiés de plus d'ici 2019

Emmanuel Macron le 09 octobre 2017 lors d'une rencontre avec le Haut commissaire pour les réfugiés des Nations unies, Filippo Grandi

Emmanuel Macron le 09 octobre 2017 lors d'une rencontre avec le Haut commissaire pour les réfugiés des Nations unies, Filippo Grandi - LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

Emmanuel Macron s'est engagé à accueillir 10.000 réfugiés supplémentaires d'ici à octobre 2019, dont 3000 personnes en provenance du Niger et du Tchad. Son but: rapprocher sa politique d'asile de celle de l'Allemagne, mais aussi, expulser de manière "plus rigoureuse" les migrants économiques.

La France s'est engagée à accueillir 10.000 réfugiés d'ici octobre 2019, dont 3.000 issus de missions de protection au Niger et au Tchad, dans le cadre des programmes de réinstallation de migrants, a annoncé ce mardi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Lors d'une réunion avec plusieurs pays européens le 28 août à Paris, le président Emmanuel Macron avait déjà proposé "d'identifier" au Niger et au Tchad les ressortissants "qui ont droit à l'asile" pour "les mettre en sécurité le plus rapidement" possible.

D'ailleurs, la France va démarrer "dans les prochaines semaines" des missions au Niger et au Tchad pour identifier des personnes pouvant bénéficier du droit d'asile, sur des listes proposées par le Haut Commissariat de l'ONU pour les Réfugiés (HCR), a annoncé Emmanuel Macron ce lundi.

Des missions organisées par la France pour prévenir l'afflux de migrants économiques

Ces missions menées par l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) visent aussi à "mieux prévenir la situation depuis le Niger et le Tchad pour prévenir un afflux de migrants économiques" non éligibles au droit d'asile, a expliqué le président, après avoir reçu à l'Elysée le président du HCR Filippo Grandi. 

La France compte aussi réaliser des "modifications législatives et réglementaires dans les prochaines semaines" pour rapprocher sa politique d'organisation de l'asile avec celle de Allemagne, des réformes auxquelles "le HCR sera associé", a poursuivi Emmanuel Macron.

Mieux accueillir les réfugiés, mais expulser les migrants économiques

Il a rappelé que la France voulait mieux accueillir ceux qui ont droit à l'asile mais expulser de manière "beaucoup plus rigoureuse" les migrants économiques, qui eux n'ont pas droit à ce statut.

"Je souhaite qu'on accueille mieux ceux qui peuvent demander asile, qu'on accélère les délais administratifs qui sont inhumains et inefficaces, avoir des programmes d'intégration à la langue, au logement, au travail et qu'on soit aussi beaucoup plus rigoureux dans la reconduite aux frontières de ceux qui n'ont pas droit à cette procédure", a détaillé le président Français.

Impossible pour l'instant d'installer des centres d'accueil en Libye, d'après Paris

Il a enfin annoncé une augmentation de 10 millions d'euros des concours de la France au HCR et à l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), notamment pour appuyer leurs actions en Libye pour une protection des personnes "au plus près des zones de conflits", estimant par ailleurs impossible pour l'instant d'installer en Libye des centres d'accueil en raison de l'insécurité sur place. 

"L'Europe doit construire un espace commun de protection et de solidarité en créant un Office européen de l'asile et un programme commun d'intégration et de formation des réfugies", a répété Emmanuel Macron.

Dans un discours en juillet à Orléans, le Président avait assuré vouloir raccourcir les prises en charge des demandes d'asile à "six mois" d'ici à la fin de l'année. Il avait également déclaré à ce même discours: "D'ici à la fin de l'année, je ne veux plus personnes dans la rue, dans les bois".

Sabrine Zahran avec AFP