Vidal promet une rentrée universitaire "normale" axée sur le "100% présentiel"

Frédérique Vidal le 16 mars 2021 à l'Assemblée nationale - Alain JOCARD © 2019 AFP
Le Covid-19 a débarqué dans le monde et en France alors que l'exercice 2019-2020 battait son plein. Et il a encore gâché la rentrée à l'automne 2020. Ainsi, le monde de l'Enseignement supérieur vit depuis plus d'une année dans le silence d'"amphis" vidés par l'épidémie, dans l'inquiétude d'étudiants parfois précarisés socialement et fragilisés psychologiquement, qu'il s'agit alors d'accompagner.
Mais la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a dit son optimisme quant à la rentrée universitaire qui s'annonce, à l'occasion d'un entretien accordé mardi au Parisien. Celle-ci sera "la plus normale possible", a-t-elle promis, ajoutant:
"Le principe, c’est une rentrée en 100 % présentiel, avec un protocole sanitaire devant permettre que cela se passe de la meilleure façon possible."
Distanciation physique levée mais maintien des gestes-barrières
Colonne vertébrale de son discours, cette expression de "100% présentiel" n'a pas quitté la bouche de la ministre. Il faut dire que le retour en chair et en os des étudiants sur site soulève de nombreux enjeux. "Il n’y aura pas de jauge dans les amphis, afin d’exploiter la capacité maximale des salles et permettre le 100 % présentiel", a ainsi précisé Frédérique Vidal qui a tiré de cette situation une première conclusion:
"Cela veut donc dire qu’il n’y aura pas de distanciation physique. Mais on conserve le respect des gestes-barrières comme le port du masque ou les consignes d’aération et de nettoyage des locaux qui avaient déjà été mis en place au second semestre dernier", a-t-elle aussitôt contrebalancé.
"Le principe est le même partout: 100 % des étudiants doivent être accueillis sur site. Mais cela dépendra donc aussi de la configuration des locaux", a-t-elle admis. Frédérique Vidal a en effet transmis ses consignes afin d'éviter une éventuelle surcharge sur les bancs: "Si, dans certains cas très particuliers, il y a trop d’étudiants, les chefs d’établissements pourront dédoubler les salles, voire retransmettre le cours dans un autre amphithéâtre."
En cas d'intrusion du virus
La ministre a détaillé plus avant le dispositif retenu. Le pass sanitaire ne sera pas nécessaire pour assister au cours. Il le sera en revanche pour prendra part aux fêtes des associations étudiantes, aux activités culturelles et sportives - si et seulement si elles sont strictement extrascolaires et se tiennent dans des établissements recevant du public, assure le ministère. Il sera aussi requis à l'entrée des séminaires rassemblant plus de 50 personnes.
Admettons à présent qu'un étudiant contracte le virus.
"Un étudiant vacciné n’est pas soumis à l’isolement, et peut poursuivre les cours en présentiel", a posé Frédérique Vidal auprès du quotidien francilien.
Dans le cas contraire, "les cas positifs et les cas contacts sont, eux, isolés sept jours, tout en pouvant suivre de l’enseignement à distance", a-t-elle achevé. L'alerte sera lancée auprès de la Caisse primaire d'Assurance-maladie après la détection de "trois cas positifs dans une même unité d'enseignement" en l'espace de sept jours.
Vidal veut doper la vaccination sur les campus
C'est d'ailleurs sur la vaccination que la membre du gouvernement entend fonder ce retour à la normalité. Elle s'est félicitée d'un taux de primovaccinés de "80%" parmi les étudiants, et de "63% de schémas vaccinaux complets". Un dernier public dont elle estime qu'il atteindra même 80% d'ici la rentrée universitaire. L'exécutif compte de surcroît doper la vaccination en la pratiquant sur place.
"Dans chaque campus principal, il y aura un site, piloté par l’ARS. Les services de santé universitaire, dans certains cas, seront aussi centres de vaccination", a encore lancé Frédérique Vidal au journal.
Enfin, au volet dépistage, elle a annoncé la livraison de "2,5 millions d'autotests" aux établissements rangés sous la tutelle de son ministère.
