Paris : journée de grève dans les écoles primaires

84 à 95% des enseignants du primaire devraient suivre le mouvement à Paris - -
Nounou, crèche, grands-parents, ou une journée de RTT pour rester à la maison : quelle que soit la façon de faire, il va falloir trouver une solution pour s’occuper ce mardi des enfants à Paris. Les enseignants du primaire sont en effet en grève dans la capitale, un mouvement suivi par 84% des enseignants parisiens, selon la mairie de Paris, 95% selon le syndicat SNUIPP-FSU. Le service minimum d'accueil ne pourra être assuré que dans 66 des 624 établissements concernés par ce dispositif qui s'applique lorsque le taux de grévistes dépasse 25%.
Les enseignants protestent contre les nouveaux rythmes scolaires à la veille de la présentation du projet de loi pour la refondation pour l'école et exigent le report de la mise en œuvre de la semaine de quatre jours et demi. Selon le projet de décret du gouvernement, les communes ont jusqu'au 8 février pour saisir le département et demander un report d'un an de l'entrée en vigueur de la réforme, soit à la rentrée 2014.
Mercredi, une journée d'action nationale des enseignants est également prévue à l'appel d'une intersyndicale qui réclame le report de la mise en œuvre de la semaine de quatre jours et demi.
« Ça ne répond pas aux attentes des enseignants »
Pour Jérôme Lambert, le secrétaire du syndicat Snuipp FSU à Paris, il faut reporter la réformer, comme « le demandent les enseignants ». « Ils sont déçus par le gouvernement actuel qui claironne qu’il veut refonder l’école et ne nous propose au final, avec cette loi, qu’un ravalement de façade. Ça ne répond pas aux attentes des enseignants. Ce sont les seuls salariés à qui on va demander de travailler plus pour moins. Donc il s’agit juste de reconnaître financièrement notre travail. Je vais parler clairement : une revalorisation salariale importante et immédiate ».
« Ça va changer l’organisation du travail »
Sarah, institutrice dans une classe de CE1 depuis 9 ans, considère elle aussi que la réforme va « changer l’organisation du travail. Le mercredi matin, ça peut être un temps de récupération pour ceux qui ont des classes un peu difficiles, ça peut être un temps de travail où on va organiser à notre rythme la suite de la semaine. Là, on va se retrouver plus longtemps à l’école, le midi on n’est pas sûrs de pouvoir avoir nos classes disponibles pour pouvoir travailler dedans, et on a une journée supplémentaire où on va venir à l’école. Ça va changer complètement notre organisation de travail et de vie personnelle ».
« Toutes les conditions sont réunies »
Secrétaire national socialiste à l'Education, Yannick Trigance estime en revanche que la réforme est nécessaire, et au plus vite. « Depuis 2008, on a des élèves en France qui suivent des rythmes scolaires complètement inadaptés. Ce projet a pour but de rétablir la réussite de tous les élèves pour mieux apprendre. Les conditions sont réunies dans le projet pour permettre justement de rétablir dès à présent plus de justice et plus d’égalité pour tous les élèves », considère-t-il.